Les Verts retrouvent le stade du 5 Juillet une année après leur dernière sortie sur cette aire, que les joueurs qui ont participé au match amical face au Mali (0-2) ne sont pas près d'oublier. Ce soir-là, le public du 5 juillet a été trop sévère avec les joueurs qui allaient lui donner un immense bonheur, deux semaines plus tard en Tunisie. Dire que les camarades de Anther Yahia vont pénétrer sur la pelouse avec la peur au ventre, ce n'est pas trahir la vérité. Le public du 5 Juillet a toujours fait peur aux joueurs, surtout lorsque les résultats ne sont pas ceux espérés. Ce soir, les camarades de Bilal Dziri tenteront de gagner le soutien du public et se mettre en confiance en prévision du rendez-vous important du 27 mars prochain face au Rwanda dans le cadre des éliminatoires combinés de la CAN et la Coupe du monde 2006. Les sélectionnés se sont exprimés hier sur plusieurs points liés à la suite de leur parcours dans les éliminatoires des deux compétitions majeures auxquelles ils participent depuis le retour de la CAN 2004. S'exprimant sur les chances des Verts de se qualifier à la CAN 2006, Yazid Mansouri (le plus ancien des pros en sélection) dira : « On compte bien se rattraper et combler notre retard sur le groupe de tête. Il reste cinq matches à jouer et nous sommes résolus à faire le maximum pour améliorer notre classement. » Madjid Bouguerra lui emboîte le pas, sur le même sujet, pour ajouter « trois points nous séparent du Gabon. Ce n'est pas insurmontable et nous pouvons récolter les points qui nous ouvriront les portes de la qualification à la CAN 2006. » Le Bastiais Anther Yahia abonde dans le même sens : « nous sommes obligés de faire le maximum pour décrocher de bons résultats surtout à la maison. Nous n'avons pas d'autre alternative ». Le discours est le même chez tous les joueurs, à tel point que personne ne s'est attardé sur le rendez-vous de ce soir (19h) contre le Burkina Faso. On sent les sélectionnés animés par une farouche volonté de redorer le blason de l'équipe nationale. Selon des membres du staff qui encadre la sélection, « l'ambiance est bonne dans le groupe et les joueurs ont travaillé dans la joie. Ils étaient tous heureux de se retrouver et cet état d'esprit devrait leur permettre de réaliser un grand match devant les étalons burkinabés » conclut notre interlocuteur. Le problème de la pelouse et la réaction (qui fait peur) du public algérois ont été les autres points abordés lors de cette rencontre conviviale. Concernant le premier point, le sélectionneur Ali Fergani dira : « Nous n'avons pas de préférence particulière en ce qui concerne les stades où peut évoluer la sélection. Notre choix est basé, strictement, sur la qualité de la pelouse. Je concède volontiers, poursuit-il, que la pelouse du 5 Juillet est la moins mauvaise par rapport aux autres, mais elle est loin de ce qui existe ailleurs. » Rafik Saïfi ajoutera : « La pelouse d'Alger n'est pas aussi mauvaise que celle de Nîmes où évolue Istres. L'équipe nationale jouera partout et sur n'importe quelle pelouse. A-t-elle un autre choix ? ». L'autre crainte réside dans la réaction du public vis-à-vis de l'équipe nationale, par rapport à sa production. Là, Hocine Achiou est affirmatif, « Il ne faut pas avoir peur de la réaction du public. Au contraire, il s'agit de gagner sa confiance. Nous avons l'habitude de jouer devant un public hostile en club et en sélection. C'est une motivation supplémentaire et cela nous incitera à mieux jouer. » Pour le meneur de jeu usmiste, « le match face au Burkina Faso peut rendre confiance au groupe si on arrive à bien jouer et gagner surtout. » L'impression générale qui s'est dégagée lors de ce rendez-vous joueurs-journalistes était bonne. Hicham Mezaïr qui retrouve la sélection après avoir purgé sa suspension s'est exprimé sur son retour et le choix du staff technique. Pour lui, « le retour en sélection est une chose tout à fait normale puisque j'ai retrouvé mes sensations au sein du CRB. Le coach a estimé que je méritais de revenir en sélection, je n'ai rien à dire là-dessus. Je suis un joueur qui est convoqué et qui répond à l'appel du sélectionneur ». Ce soir, il faudra joindre l'acte à la parole. C'est le plus difficile, surtout que, en face, il y aura un adversaire animé par les mêmes sentiments et branché sur les mêmes objectifs. L'esprit de Sousse renaîtra-t-il un an après la fabuleuse aventure vécue ensemble en Tunisie ?