Les habitués des plages de la région sont, certes, moins nombreux que l'année dernière, mais ils sont là, en nombre suffisant, pour que la circulation automobile devienne difficile, le stationnement de son véhicule dans les ruelles de la cité se transforme en un cauchemar et l'achat d'une baguette de pain s'avère une gymnastique quotidienne. Des images révolues, sont de retour avec ces files d'attente qui se forment devant les boulangeries de la ville. Pour la circulation automobile, la fermeture de certaines voies du tissu urbain pour des raisons sécuritaires, rend la vie dure aussi bien aux touristes qu'aux autochtones. En effet, à l'instar de la majorité des anciennes villes coloniales, Collo, surtout au niveau de son centre-ville, étouffe devant la multiplication exponentielle du parc roulant, un phénomène aggravé par l'absence d'une politique locale de gestion des parkings. Heureusement qu'à Collo, exception faite d'un seul cas, qui reste étranger aux mœurs de la cité, il n'existe pas de gardiens autoproclamés se permettant le racket des citoyens. À Collo, durant cet été, la crise latente qui touche le secteur de la boulangerie à l'échelle nationale, a trouvé son expression la plus hard à travers une véritable pénurie de pain. Les quelques boulangeries, toujours fonctionnelles malgré le fait que le métier n'assure plus une marge de rentabilité acceptable, sont prises d'assaut dès les premières heures de la journée. À midi, les étals sont déjà vides. Commence, alors, une recherche désespérée d'El Khobza. Heureusement, qu'à 10 km de là, se trouve Kerkera, le village d'autrefois, devenu une petite ville commerciale, où le négoce s'adapte rapidement pour répondre aux besoins des consommateurs. Par on ne sait quel miracle, le pain reste, ici, disponible durant toute la journée. Les économistes disent élasticité de l'offre, les M'hanoui évoquent la baraka de Benzouit, le saint patron de cette partie est du massif de Collo.