Suite au conseil de wilaya du Snapap, tenu le 6 avril dernier, et au communiqué issu de ce conseil déclarant Felfoul Belkacem persona non grata, l'aile Felfoul revient à la charge en organisant un congrès de wilaya dont les travaux se sont ouverts lundi dernier au centre de loisirs et de culture de Batna en vue du renouvellement de ses instances de base, et ce en présence d'un représentant de l'APW et du secrétaire général de l'organisation des moudjahiddine. Dans son allocution d'ouverture, Mouloud Henni, représentant personnel de Felfoul Belkacem, a pointé a stigmatisé la presse et certains partis politiques, accusant les uns d'escamoter la vérité et les autres de noyautage. Le ministère de l'Intérieur, a-t-il déclaré, a tranché en faveur de Felfoul, et la meilleure preuve à cela, selon lui, est la récupération du siège national sis à Bab Ezzouar d'un côté, et les scellés apposés aux locaux ayant servi aux réunions de l'aile Malaoui Rachid, de l'autre. Il est donc évident pour les présents à ce congrès que la question est définitivement tranchée. Seulement, la veille, et en présence de 13 secrétaires de wilaya du même syndicat, le conseil de wilaya de Batna, sous la présidence de Boumkhila Hamenah, dénonce l'intervention des services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans les affaires internes du syndicat qui ont accordé le droit à Felfoul Belkacem, dans un télégramme destiné à tous les walis, d'organiser le congrès. Ce télégramme fait suite au verdict du 3 décembre 2008, rendu par la cour suprême, mais qui ne concerne que le litige entre les deux adversaires autour du siège national, est-il rapporté dans un communiqué émanant de ce conseil et signé par les secrétaires de dix daïras, ainsi que par les représentants de cinq institutions. Boumkhila Hamenah relève l'absence de toute allusion au prolongement du mandat de Felfoul en révélant une autre correspondance du même ministère, parvenue une semaine auparavant, qui instruisait les walis de composer avec les deux ailes jusqu'à la régularisation définitive de leurs situations organique et juridique. Déplorant « la contradiction flagrante d'une institution étatique aussi importante que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que son intervention illégale dans les affaires internes de l'organisation syndicale », le communiqué soutient que les affaires syndicales relèvent des seules prérogatives du ministère du Travail et des Affaires sociales, et nulle autre institution, juridique ou administrative soit-elle, n'a « le droit de s'y immiscer ou de prolonger quelque mandat que ce soit ». « Les associations et organisations syndicales, soutient le même communiqué, ne dépendent que des décisions souveraines émanant de leurs structures et en premier lieu leur congrès ». Les personnes présentes à ce conseil déclarent qu'ils «ne reconnaîtront jamais un secrétaire général imposé et désigné par le biais d'un ministère à travers un télégramme qui fait fi de la volonté des représentants de 30 wilayas et de la commission de préparation qui œuvre à la tenue du congrès, seule instance à même de résoudre le problème». L'enchaînement des rebondissements dans cette affaire de légitimité ne semblent pas tendre vers le dénouement, d'autres réactions sont attendues.