D'anciens secrétaires généraux et cadres du Snapap ont organisé hier à Alger une conférence de presse pour appeler à la tenue d'un congrès unificateur pour les deux branches du syndicat séparées depuis le dernier congrès ayant eu lieu en mai 2004. « Nous faisons un appel pour la constitution d'une commission nationale de préparation du congrès que nous espérons tenir à la prochaine rentrée sociale, et ce, afin de sauver le syndicat des mains des intérêts personnels », a indiqué M. Boumkhila, ancien SG du Snapap. Pour rappel, le syndicat s'est scindé depuis 2004 en deux parties, l'une se revendiquant de la direction de M. Felfoul et la deuxième de celle de Rachid Malaoui. « Le premier est fort du soutien des pouvoirs publics et ayant été imposé lors du congrès de 2004 – qui a duré juste une demi-heure – pour écarter le second qui, lui, avait le soutien des organisations internationales », résume un cadre syndical, qui note que c'est à partir de cette scission que le Snapap a été fragilisé et a perdu de son aura. Le mandat de M. Felfoul a pris fin le 24 mai dernier, indiquent les conférenciers. Les cadres syndicaux revendiquent le respect des statuts en organisant un congrès pour élire une nouvelle direction. « Etant retraité, M. Felfoul n'a pas le droit de postuler à un nouveau mandat, et il a tout fait pour casser le syndicat avec le soutien des pouvoirs publics », soutient un cadre du Snapap, qui l'accuse aussi d'avoir utilisé le syndicat pour ses propres intérêts et pour faire des affaires. Amar Mebarki, lui aussi ancien SG du syndicat, dénonce « la politique de régionalisme instaurée » par M. Felfoul. Et de poursuivre : « Felfoul a évincé pas moins de 8 membres du conseil exécutif et n'a rien fait pour réactiver les fédérations. Nous voulons qu'il rende des comptes sur les 50% qu'il a pris comme marge sur chacune des 400 000 adhésions. Qu'a-t-il fait de la subvention de 320 millions de centimes ? », S'interroge-t-il. M. Mebarki souligne en outre qu'au « lieu de faire du syndicalisme, Felfoul était occupé à constituer un comité de soutien à Abdelaziz Bouteflika à Aïn Defla. Ceci n'est pas la vocation du Snapap, il n'a qu'à aller rejoindre les organisations de masse ». Et à Boumkhila de préciser encore « la base n'a pas été associée au débat sur les statuts particuliers, ni à celui sur le régime indemnitaire, le syndicat est marginalisé, alors que le Snapap constituait la deuxième force syndicale du pays ».