Le président de l'APC, Idir Mohamed, 47 ans, père de trois enfants, avait été élu sur la liste FLN lors des élections locales d'octobre 2007. Il était en train de discuter avec un citoyen lorsqu'un individu armé a surgi pour lui tirer plusieurs balles dans la nuque et le dos. Aussitôt son crime perpétré, le terroriste a pris la fuite, selon des témoignages recoupés. Idir Mohamed a été enterré, hier, en présence d'une grande foule et de nombreux responsables civils et militaires du département, à leur tête le wali, Brahim Merad. La présence de hauts responsables des différents corps de sécurité a été remarquée et lue comme un message de soutien à toute la population de la région dans sa résistance face au terrorisme islamiste. Mais on a également relevé l'absence des responsables du parti auquel appartenait le défunt, le FLN. En effet, mis à part les cadres locaux de la formation de Belkhadem, aucun membre du bureau politique de l'ex-parti unique n'était présent aux funérailles, hier, à Baghlia. Ce qui est interprété, à juste titre, comme un «abandon» et un «mépris pour les élus locaux». Ce qui fera dire aux militants du FLN et à tous les observateurs que, politiquement, les élus sont «laissés seuls face à la menace terroriste». Surtout que la victime venait tout juste de rentrer de l'université d'été de son parti, organisée à Mostaganem. M. Idir n'est pas le premier élu à avoir été assassiné par les terroristes islamistes. Il est le troisième président d'APC de sa commune à subir ce sort. Ses prédécesseurs, Kheddache Rabah (DEC) et Aridj Moussa ont également été tués par des terroristes en 1995 et 2003 respectivement. Aridj Moussa avait fini son mandat et rejoint les rangs des patriotes lorsqu'un groupe terroriste est venu lui ôter la vie. En février 2007, c'est un ex-maire de Benchoud, Yacoubi Khelifa, qui a été assassiné, moins d'une année après l'attentat qui a coûté la vie au président en exercice de cette commune de l'est de la wilaya de Boumerdès, Djellal Brahim, perpétré par un collégien de 16 ans. Au mois de septembre 2005, c'est le maire d'Ammal qui a subi la barbarie des islamistes armés. L'assassinat de M. Idir est-il une réponse de l'ex-GSPC à l'action de protestation des habitants de Baghlia, organisée le 23 mai dernier, pour dénoncer les kidnappings dont souffre la région en général et réclamer la libération d'un commerçant de la ville enlevé quelques jours auparavant ? Fort probable, si l'on juge de son implication dans ce mouvement, répondent certains observateurs.