L'association écologique et scientifique Amazar N'Kefrida lance, du 18 du mois en cours jusqu'au 20 août prochain, une campagne de sensibilisation sur le commerce illégal des animaux menacés de disparition. Les espèces concernées sont le singe magot, le fennec, la gazelle et les rapaces. Cette campagne qui sera menée au niveau des plages de la wilaya, se focalisera, selon Mustapha Haddad, président de cette association, sur l'état précaire dans lequel évoluent ces animaux et le risque d'extinction qu'ils encourent du fait de leur capture à des fins commerciales. Le choix porté sur cette période et l'endroit pour mener cette campagne est dicté par deux raisons, selon notre interlocuteur, à savoir l'affluence particulière que connaissent les plages de la région en été et aussi parce que c'est pendant cette période que la capture et le commerce illégal de ces animaux s'intensifient et que des photographes parcourent les plages proposant aux estivants des prises de photos en compagnie de ces animaux capturés. Une activité dont on ne mesure pas assez les méfaits sur la survie des espèces concernées. Dans le but de mettre un terme à ces pratiques, l'association vise par le biais de cette initiative à expliquer aux estivants la portée de certains gestes anodins et qui entretiennent néanmoins la chaîne de ce commerce d'un nouveau genre. Il leur est simplement demandé de ne pas cautionner cette activité illégale et les dissuader d'accepter de prendre des photos avec ces animaux. Cette campagne importante pour la protection des espèces menacées a été sponsorisée par quatre organismes étrangers qui sont le Parc animalier la Montagne des Singes d'Alsace (France), la Forêt des singes (France), Affenberg Salem (Allemagne) et Monkey Forest (Royaume-Uni). « L'opération que nous menons est d'une utilité incontestable, car elle éveille la conscience des citoyens sur le devoir et le rôle que chacun de nous doit jouer sur le terrain. Néanmoins, cela n'est pas du tout suffisant pour réaliser nos objectifs. Les pouvoirs publics sont appelés eux aussi à jouer le rôle qui leur incombe, du moins pour appliquer l'arsenal de lois qui existent dans ce domaine » nous déclare le président de l'association Amazar N' Kefrida. En dépit de l'existence du nombre important de 63 espèces animales protégées par la loi et menacées d'extinction à l'échelle nationale, il est constaté une absence quasi-totale de l'Etat sur le terrain pour la sauvegarde de ces espèces. « Il n'y a qu'à constater la facilité avec laquelle s'effectue la capture et la vente du chardonneret, par exemple, pour voir le degré de tolérance qu'affiche les autorités à l'égard des braconniers » ajoute notre interlocuteur. Outre cela, le milieu naturel de ces animaux est exposé à une dégradation irréversible qui est causée par le défrichement chaque année d'importants espaces forestiers. « Il est plus qu'urgent que l'Etat soit ferme dans l'application de la loi qui est promulguée pour la sauvegarde de la faune et de la flore dans notre pays avant qu'il ne soit trop tard » conclut notre interlocuteur.