Otis Redding – un soulman très connu en Algérie dans les années 1960 (à l'époque des disques vinyl 45 et 33 tours) à travers des morceaux comme Security et sa version très Rythm'n'blues de Satisfaction du groupe britannique The Rolling Stones – périra dans un crash d'avion, le 10 décembre 1967 dans le lac Monona, près de Madison (Wisconsin). Il est tué sur le coup, comme six autres membres des Bar-Kays. Un seul musicien survivra, Ben Cauley. Le corps d'Otis Redding est repêché le lendemain du crash. Disparu prématurément, Otis Redding, âgé de 26 ans était parti paver le panthéon du jeunisme «nécrologique» comme Eddie Cohcran, Sam Cooke ou encore, après, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison…Sittin' On The Dock of the Bay est une composition exécutée à deux mains, entre Otis Redding et son alter ego et attitré guitariste hors-pair, Steve Cropper, dans les studios mythiques de Stax à Memphis (Tennessee, USA), le label concurrent, frontal et fameux de Détroit (Ilinois, USA), Temla Motown ( ayant signé Smokey Robinson, The Jackson Five, The Commodores…). Le titre est publié le 8 janvier 1968, soit un mois après sa disparition tragique. Du coup, Otis entrera dans l'histoire de la musique. Et pour cause ! C'est le premier single posthume à se hisser dans les charts américains en devenant n°1 et un hit aux quatre coins de la planète. Commentant la conception, musicalement parlant, de Sittin'On The Dock Of The Bay, Steve Cropper, apprendra : «Otis était ce genre de gars qui avait 100 idées à la fois. Chaque fois qu'il venait enregistrer, il proposait toujours 10 ou 15 intros différentes, ou titres, ou quoi que ce soit. Il avait joué au Fillmore à San Francisco et il dormait sur un bateau. C'est là qu'il a eu cette idée du ''bateau qui arrive''.» C'est à peu près tout ce qu'il avait, «I watch the ships come in and i watch them roll away again». Je me suis servi de ça et j'ai terminé les paroles. Si vous écoutez les chansons que j'ai écrites avec Otis, la plupart des textes parlent de lui. Funk, soul, brother Il n'avait pas l'habitude d'écrire à son sujet, mais moi, je le faisais. Mr Pitiful, Sad Song (fa-fa) parlaient de sa vie. Dock Of The Bay aussi. «I left my home in Georgia, headed for the Frisco Bay» parle clairement de lui, arrivant à San Francisco pour une nouvelle vie». Un défi, une aventure…. L'ultime chanson de Otis Redding est un tantinet différente de son répertoire Rhythm'n'Blues. Car elle sonne plutôt pop. Et déstabilise un peu Stax. Un balade mélancolique ponctuée par une note caractéristique et inattendue, un sifflement… là-haut, sur la montage, enfin depuis le dock de la baie de San Franscisco et dominant The Golden Gate et les tramways… Les lyrics de Sittin'On The Dock Of The Bay disent : «Je serai assis jusqu'au soir/regardant les navires passer et repasser/Je suis assis sur le dock de la baie/perdant mon temps/J'ai quitté ma maison en Géorgie/ en partance pour la baie de Frisco(San Francisco)/Parce que je n'ai rien qui me retient/ et rien ne changera/ je m'asseois, ici, et me repose/et celle solitude ne veut pas me laisser en paix/J'ai fait deux milliers de miles/juste pour que ce dock soit ma maison…» Ce hit se verra décerner, à titre posthume, deux Grammy Awards : Best R&B Song (meilleure chanson Rythm and Blues) et Best Male R&B Vocal Performance (meilleur chanteur R&B). Sittin'On The Dock Of The Bay a été repris par Percy Sledge et plus tard, par Pearl Jam, Michael Bolton, Waylon Jenning, Coldplay (hé oui !), Dave Matthews(Matchbox) ou encore Sarah Bettens.