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Vacances au bled : L'Algérie, mon beau pays caniculaire
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2009

L'aéroport d'Orly Sud ne désemplit pas. Un joyeux désordre règne dans les files des compagnies Aigle Azur et Air Algérie. La grande migration estivale est comme un film qu'on revoit à de nombreuses reprises, avec le même étonnement. Paroles d'immigrés !
Paris : De notre correspondant
Rien de nouveau au Sud. Comme chaque été, le scénario se répète à l'identique. Juilletistes et aoûtiens se ruent à l'aéroport d'Orly. Direction l'Algérie. Comme chaque année, les passagers râlent contre la cherté des billets d'avion. Et comme chaque mois de juillet, ils s'envolent vers le pays d'origine. « Je me dis à chaque fois que cette année, j'irai en Corse ou en Grèce avec ma famille. Puis, je me retrouve à El Kseur à fuir le soleil marteleur. Durant des années, je me disais que c'était pour que mes enfants ne soient pas coupés de leur culture. Et je voulais faire plaisir à mes parents. Honnêtement, je crois que je fais tout ça pour moi. L'Algérie demeure mon pays, la France mon lieu de résidence. Pour mes enfants, la France est leur pays et l'Algérie celui de leur père. Pas le leur. Jusqu'à l'adolescence, ils chérissent l'Algérie. Ensuite, ils traînent des pieds pour m'accompagner », confie Hamid, quinquagénaire, chauffeur de taxi. Nadia, installée en banlieue parisienne depuis quatre ans, s'étonne du rush estival. C'est la première fois qu'elle rentre en Algérie depuis 2005.
Dans un fou rire, elle explique que l'exode estival n'est pas fait pour elle. « Regardez autour de vous, on dirait que nous sommes à Alger, et dans l'ancien aéroport. Il y a plus d'Algériens que de Français à Orly Sud. Mon mari m'a proposé un marché intenable. Soit on se rend mi-août en Algérie et on revient la veille du Ramadhan, soit on y passe une vingtaine de jours en embarquant fin juillet. Il ne veut plus passer le Ramadhan en Algérie. Il répète qu'il ne veut plus être attrapé par le Ramadhan, vous comprenez pourquoi ! » Difficile de mal comprendre surtout qu'elle précise que les journées seront longues, caniculaires et que son environnement est religieux.
Ali a la calculette et le contact faciles. Il apostrophe le personnel et les passagers. A la vue d'un journaliste, un sourire lui mange le visage. « J'ai beaucoup de choses à dire. Les raisons pour me rendre à Béjaïa ne vous regardent pas, elles ne sont pas intéressantes. Vous avez vu les prix des billets ? C'est de ça qu'il faut parler mais vous les journalistes… Vous savez combien ce voyage m'a coûté ? Près de 3000 euros, pour mes 3 enfants, ma femme et moi-même ! Mais ça vous allez le censurer, je connais très bien la presse algérienne », tranche-t-il devant le sourire narquois de l'agent d'accueil d'Aigle Azur et les dénégations des autres passagers. Ali reconnaît qu'il a arrondi généreusement le total. « J'ai été à la maison de la Chimie pour la campagne présidentielle de Bouteflika. On nous a promis la baisse des prix des billets d'avion. On attend toujours et on risque d'attendre longtemps. La politique ce n'est que des promesses vides », dit-il, cette fois avec l'acquiescement des passagers. Ali finit par avouer la raison de son voyage. Il « marie son frère cadet, un bon à rien qui a toujours besoin d'aide, même pas capable de payer son mariage ».
Mohand et sa femme Nora sont mécontents. Ils se rendent pour la troisième fois au bled sans leurs enfants. Dans un français approximatif mélangé à un kabyle enraciné, Nora se plaint de l'ingratitude de ses enfants en prenant son époux à témoin. « On a construit une belle maison de 3 étages, la plus grande de la commune. Nos enfants sont ingrats, ils préfèrent aller en Espagne ou ailleurs sans nous ! C'est honteux pour des Algériens. J'ai l'impression qu'ils font tout pour ne pas passer leurs vacances avec leurs parents. Ils disent qu'ils s'ennuient, qu'il n'y a rien à faire à Michelet. Et alors ? Qu'ils s'occupent, c'est quoi ce bonheur à tout prix ? Passer du temps avec sa famille est tout de même important. Ils ne connaissent même pas leurs cousins. Que va devenir notre maison après notre mort ? Des ingrats ! » Mohand tempère les propos de sa femme : « L'Algérie, c'est comme les légumes. On n'aime pas quand est jeune puis on ne peut plus s'en passer, on adore. » A l'année prochaine, à Orly.


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