La Confédération africaine de football (CAF) est en train de se mettre en difficulté. Elle ne parle plus d'une seule voix. Le retrait de l'organisation de la CAN 2019 au Cameroun pour les retards enregistrés dans la livraison des infrastructures a ouvert la boîte de Pandore. Des membres du comité exécutif s'expriment sur tout et rien avec des voix discordantes. Tour à tour, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, et deux membres influents de l'instance continentale, le Congolais (RDC) Constant Omari et le Libérien Musa Bility, se sont exprimés sur le sujet des CAN 2019, 2021 et 2023 avec des versions différentes. Le président Ahmad Ahmad a pris sur lui d'annoncer au président du Cameroun, Paul Biya, que son pays organisera la CAN 2021, déjà confiée à la Côte d'Ivoire, sans avoir débattu de la question au comité exécutif. Le lendemain du retrait de l'organisation de la CAN 2019 au Cameroun, il a adressé une lettre au président du Cameroun l'assurant que le pays des Lions Indomptables organisera la CAN 2021. Dans la foulée, Constant Omari lui a emboîté le pas en déclarant que le glissement dans l'organisation des 3 CAN à venir ne pénalisera personne dans la mesure où, a-t-il indiqué, «au niveau de la CAF, il n'existe aucune trace de l'accord de la Confédération pour que la Guinée organise la CAN 2023». Le président de la Fédération de football de la RD Congo a un sérieux trou de mémoire. Il a «oublié» que lorsque Issa Hayatou, l'ex-président de la CAF, avait annoncé officiellement les noms des 3 pays désignés pour organiser les CAN indiquées, y figurait celui de la Guinée de son «ami» le général Kabélé avec qui il formait la garde rapprochée du Camerounais qui a dirigé la CAF pendant 3 décades. Pourquoi n'a-t-il rien dit lorsque Issa Hayatou a publié la liste des 3 pays (Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée) à qui le comité exécutif avait confié l'organisation des CAN 2019, 2021 et 2023 ? Depuis que son «ami» Issa Hayatou n'est plus là, Constant Omari a retrouvé la voix. Les deux hommes (Ahmad Ahmad et Constant Omari) sont pris en flagrant délit de mensonge. Le premier a déclaré (le 30 novembre 2018) que «le comité exécutif a validé la décision de confier au Cameroun la CAN 2019 et à la Côte d'Ivoire la CAN 2021». Le Libérien Musa Bility dément ce qu'a dit Ahmad Ahmad et précise dans une déclaration à la RTI : «En tant que membre du comité exécutif et du comité d'urgence, je veux dire que la CAF doit faire attention à ses déclarations pour éviter de se créer des problèmes. Nous avons seulement traité le cas du Cameroun (pour la CAN 2019)». Pour le Libérien, «il est prématuré de dire que la Côte d'Ivoire ne sera pas prête. Nous avons décidé d'envoyer une équipe technique dans ce pays pour contrôler si les préparatifs avancent. C'est seulement lorsque le rapport sera en notre possession que nous serons en mesure de prendre une décision pour 2021 et 2023. Il n'a jamais été question de déplacer la CAN de la Côte d'Ivoire. On a pris la décision pour le Cameroun à six mois de la compétition, on ne peut pas décider deux ans avant pour la Côte d'Ivoire. Notre position aujourd'hui est très claire : le pays hôte pour 2021, c'est la Côte d'Ivoire et la Guinée pour 2023. Toute autre chose qui a été dite n'implique pas le comité exécutif. Il n'a jamais décidé d'arracher la CAN à la Côte d'Ivoire». Cela a le mérite d'être clair. Les membres de la CAF sont appelés à accorder leurs violons avant le 9 janvier prochain, date de la prochaine réunion du comité exécutif.