L'autorités de la province du Sindh s'attendent toujours à de nouveaux débordements de l'Indus dans les prochains jours. L'une des pires catastrophes naturelles qu'a pu connaître le pays met à rude épreuve le gouvernement déjà fragilisé, notamment à cause de la montée du terrorisme islamiste. Depuis trois semaines, c'est environ un cinquième du territoire qui est affecté par les inondations. Les organisations caritatives locales et les agences internationales sont mobilisées puisqu'elles ont d'ores et déjà envoyé de toute urgence des vivres, de l'eau, des abris et des médicaments aux zones les plus touchées, mais les agences humanitaires et les volontaires jugent insuffisant l'effort de la communauté internationale. L'aide internationale commence timidement à affluer, c'est ainsi que la Banque mondiale a annoncé, mardi, qu'elle allait fournir 900 millions de dollars au Pakistan pour sa reconstruction. L'ONU a, quant à elle, lancé un appel de fonds de 459 millions de dollars (357 millions d'euros) la semaine dernière auprès de la communauté internationale, mais n'aurait reçu que 40% de cette somme. La Banque asiatique a, elle, promis de débloquer 2 milliards de dollars. Des promesses de dons qui viennent à point nommé, même si en trois semaines, elles représentent moins que ce qu'avaient récolté les Haïtiens une semaine après le séisme qui avait dévasté leur île. Les experts expliquent cette «méfiance» par des années de couverture médiatique négative du Pakistan, ainsi que par la présence de terroristes sur le territoire. Pour l'instant, les sinistrés vivent dans des camps de fortune avec leur bétail ou dans les villages et villes inondés. Les inondations ont fait environ 1500 morts et saccagé 700 000 ha de blé, de canne à sucre et de rizières, faisant craindre une pénurie alimentaire pour les prochains mois dans ce pays, l'un des plus peuplés et plus pauvres d'Asie. «Il y a eu une augmentation du rythme des promesses de dons, mais nous avons toujours besoin de plus d'argent, de tentes, de nourriture, d'eau et de médicaments», a souligné mercredi un porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. Notons par ailleurs que ces inondations ont fait plus de morts que le tsunami de 2004, qui avait, lui, connu une couverture médiatique sans précédent.