Le comité de suivi algéro-syrien s'est réuni hier à Alger, coprésidé par Abdelkader Messahel et Amer Lotfi, respectivement ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines et ministre syrien de l'Economie et du Commerce. Les discours des deux ministres évoquaient « insuffisance de l'ordre organisationnel », « absence de progrès » et « insuffisance des efforts consentis jusqu'ici ». M. Messahel est revenu sur les aspects d'une coopération peu fructueuse depuis la tenue, le 15 octobre 2008, de la Grande commission mixte algéro-syrienne. Le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines a reconnu que les « efforts consentis jusqu'ici, destinés surtout à fructifier les échanges commerciaux et à promouvoir les secteurs de service, étaient insuffisants ». L'absence des investissements s'explique, d'après lui, par une « implication insignifiante du secteur privé ». Pour ainsi dire, la partie algérienne a établi un bilan plutôt négatif des 9 mois ayant suivi la tenue de la Grande commission mixte algéro-syrienne. Cependant, les Syriens sont venus hier à la recherche de nouvelles idées, « non pas afin d'établir un bilan », fera comprendre le ministre syrien de l'Economie et du Commerce. M. Messahel qui s'enlisait dans un discours évaluatif s'est fait ainsi ramasser à la petite cuillère. Le ministre syrien de l'Economie et du Commerce a estimé qu'« il est temps de proposer de nouvelles idées afin d'hisser le niveau de la coopération entre l'Algérie et la Syrie, car le taux actuel des échanges reste en deçà des attentes des deux parties ». De l'avis de Amer Lotfi, « l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange pourrait constituer une opportunité à mettre à profit afin de propulser les échanges entre l'Algérie et la Syrie ». « Nous devons faire des propositions de ce genre à la Grande commission mixte », a-t-il suggéré. La grosse partie des projets inscrits sur l'agenda des priorités de cette commission reste au stade d'une simple théorie. Le ministre syrien a cité, à titre indicatif, l'absence de progrès sur le plan des investissements, absence d'un cadre législatif censé encadrer la coopération et la naissance ajournée du conseil d'hommes d'affaires devant avoir pour vocation le renforcement des relations économiques et les échanges commerciaux. Faut-il rappeler, dans la foulée, que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 339 millions de dollars, dont la part de l'Algérie ne dépasse pas 32 millions de dollars, contre 307 millions de dollars en faveur de la Syrie.