Le phénomène de la violence dans nos stades a pris une proportion alarmante qui n'a laissé personne indifférent sur la nécessité de mettre en place une stratégie pour combattre ce fléau. Les nouveaux responsables du football national ont tiré la sonnette d'alarme après les nombreux et graves incidents ayant émaillé les différentes rencontres la saison dernière. Ils ont mis en place une commission nationale de prévention contre le phénomène de la violence dans les stades, présidée par Abderrahmane Bergui, ex-arbitre international et président de l'association Ouled El Houma. Ce dernier a soumis à la LNF tout une panoplie de recommandations et de mesures à prendre pour espérer éradiquer la violence dans les enceintes sportives. Bergui estime que la responsabilité est partagée : « Le phénomène de la violence dans les stades n'est pas l'affaire de la FAF et de la LNF seulement, mais un problème qui concerne tout le mon- de », a-t-il déclaré en substance. Bergui précise qu'il faudrait, avant d'agir, assurer continuellement une campagne de sensibilisation dans les stades et à travers les supports médiatiques (télévision, radio, journaux…), doter les comités de supporters d'un arsenal juridique pour les responsabiliser, les identifier, leur permettre de jouer pleinement leur rôle et assurer une formation pour les stadiers, lesquels deviendront des acteurs directs dans la bonne organisation des rencontres. Notre interlocuteur estime que les stades abritant les rencontres doivent répondre aux normes requises pour assurer la sécurité des supporters et les doter éventuellement, lors de certaines rencontres jugées à haut risque, de caméras de surveillance. « L'accueil des équipes visiteuses doit être assuré par les équipes qui reçoivent, de leur arrivée jusqu'à leur départ. Il faut aussi assurer un quota de billets pour les supporters de l'équipe visiteuse tout en fixant des quotas de billets d'entrée, dont le nombre ne doit pas dépasser la capacité du stade », préconise en outre le président de la commission contre la violence. Bergui affirme que la stratégie de prévention contre le phénomène de la violence doit être adaptée à la réalité du terrain et pour cela, il faudrait des réunions périodiques dans chaque région pour recenser tous les problèmes rencontrés et recueillir les informations et propositions en présence des représentants des Ligues régionales, de wilaya et des DJS. « La commission nationale, avec ses commissions régionales, auront à recenser et à exploiter tous les facteurs générateurs d'incidents graves lors des compétitions avant de soumettre toutes les recommandations à la Commission intersectoriel du MJS », explique Bergui qui reconnaît que sans la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées, il n'y a pas lieu d'espérer grand-chose.