Le droit à l'information : entre la responsabilité de la presse et le blocage des réformes » est l'intitulé du séminaire national organisé depuis hier au siège du MSP. Le président de cette formation politique, Bouguerra Soltani, a indiqué, à l'ouverture des travaux de cette rencontre de deux jours, que la presse et les médias lourds doivent être orientés vers le professionnalisme. Professionnalisme qui, à ses yeux, reste la seule alternative pour la résolution des problèmes qui se posent dans ce domaine. Il se dit favorable à une presse indépendante qui aura pour unique mission d'informer d'« une manière objective » le citoyen. M. Soltani n'a pas été tendre avec la presse qui, de son avis, fait plus dans le « sensationnel ». « La presse algérienne est incapable de concevoir une décision politique influente. L'élection présidentielle du 8 avril en est un exemple concret. La presse dans sa majorité s'est trompée. Pis, en voulant convaincre la population du bon sens de sa démarche, elle a eu l'effet inverse », a souligné Soltani. A ses yeux, la presse ne doit pas se positionner comme l'« ennemi » du Pouvoir, mais plutôt comme l'« allié » pour qu'ensemble ils puissent combattre les fléaux sociaux qui gangrènent la société algérienne. Selon M. Soltani, l'objectif de la presse algérienne est de démanteler les partis politiques. « Les hommes de la presse ignorent qu'en essayant de détruire les partis politiques ils touchent à la stabilité de l'Etat car en l'absence de partis de l'opposition, l'Etat n'aura aucun concurrent et, par conséquent, il s'affaiblira », a expliqué M. Soltani qui, plus loin, s'est contredit en lançant qu'en Algérie « l'opposition sait ce qu'elle ne veut pas, mais ignore complètement ce qu'elle veut ». Cela implique qu'elle n'a pas un objectif précis. « Nous avons vérifié cet état de fait lors de l'élection présidentielle du 8 avril et lorsque nous avons essayé d'intégrer le groupe des 10+1, ce dernier n'avait tracé aucun programme. Il voulait juste faire barrage au Président candidat tout en occultant les véritables problèmes auxquels nous étions confrontés et l'objectif initial de notre regroupement », a souligné le chef de file du MSP. Selon lui, le rôle politique du journaliste est de formuler une opinion en vue de garantir les libertés fondamentales et la stabilité des institutions. M. Soltani a évoqué l'état d'urgence et s'est en outre demandé pourquoi le Pouvoir en place le maintient d'autant plus que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée. « Nous revendiquons la liberté de la presse et la liberté de circuler. Sans la levée de l'état d'urgence, ces deux éléments ne peuvent se concrétiser sur le terrain », a-t-il affirmé en estimant qu'il est nécessaire d'avoir un nouveau projet de loi sur l'information. Par ailleurs, M. Den, secrétaire national de l'information au parti, n'y est pas allé par quatre chemins pour soutenir que la presse algérienne doit impérativement faire dans la promotion de l'amnistie générale et la réconciliation nationale. « Nous voulons une presse qui adhère à la réconciliation nationale et qui sert le pays et sa stabilité », dira-t-il.