Le contrat qui lie la société indienne Grant Smithy Work's (GSW) – spécialisée dans le traitement et la vente de la ferraille massive – à ArcelorMittal Annaba ne sera pas résilié. C'est ce qu'a décidé à l'unanimité mercredi dernier le conseil d'administration d'ArcelorMittal Annaba à l'issue d'une réunion provoquée à la demande insistante des représentants du groupe Sider qui détient 30% du capital de l'entreprise et dont l'objet porte principalement sur l'évaluation des affaires GSW et l'entreprise Fellah Hacène. « Pour permettre la continuité de la relation commerciale avec GSW, il est essentiel que cette dernière puisse marquer sa bonne volonté en s'acquittant de ce qu'elle considère comme étant le préjudice subi par ArcelorMittal Annaba, et ce, de façon volontaire et immédiate », indique le PV de réunion dont nous détenons une copie. Les membres du CA composés du président Arnaud Jouran (présent par audio-conférence), Vincent Le Gouic, DG d'ArcelorMittal Annaba, Amar Belkacemi et Rachid Benmihoub, représentants du groupe Sider, ont également décidé à l'unanimité de « mander Vincent Le Gouic de veiller à suivre étroitement l'évolution du dossier de Fellah Hacène, d'agir chaque fois qu'il est nécessaire pour la protection des intérêts du complexe et d'en rendre compte périodiquement au CA ». Victime d'agissements frauduleux de ces deux entreprises sous-traitantes qui approvisionnent ArcelorMittal en ferraille, dont le superviseur indien de l'entreprise GSW et le patron algérien Fellah Hacène sont actuellement en prison, ArcelorMittal compte, sous l'impulsion tardive de la partie algérienne, déterminer et récupérer le montant du préjudice qu'elle a subi par ces derniers qui, en cas de refus de paiement, procédera au recours à la justice. Celle de Fellah Hacène avait, pour rappel, livré et facturé en l'espace de seulement deux mois (juillet et août 2007), pour le compte de Fersid – une filiale de ArcelorMittal spécialisée dans la réception de la ferraille – un surplus s'élevant à 8500 t. Une manœuvre lui ayant permis d'engranger indûment l'équivalent de 1,2 million de dollars. Cet écart a pu être découvert lorsque les enquêteurs avaient comparé les quantités facturées et celles réellement livrées par Fersid aux aciéries à oxygène ACO1 et ACO2 pour leur transformation en produit fini et semi-fini. Quant à l'entreprise indienne GSW, elle s'était rendue coupable de la même supercherie dont les premiers éléments de l'enquête estiment le préjudice à 20 milliards de centimes. Mieux, de par l'origine indienne du patron du groupe Lakhsmi Mittal et du PDG de GSW, ce dernier a pu même contracter un prêt de 9,3 milliards de centimes auprès d'ArcelorMittal Annaba. Le mérite de dénonciation de cet agissements frauduleux revient au syndicat de l'entreprise. En effet, c'est Smaïl Kouadria qui en était l'instigateur. Mis au grand jour, ces deux scandales n'avaient pas poussé les deux représentants du groupe Sider (la partie algérienne) à se constituer partie civile. Il en a fallu du temps pour qu'ils réagissent.