La maternité de Sidi Mabrouk est, une nouvelle fois, au centre d'un scandale qui, le moins qu'on puisse dire, aura éclaboussé de ses relents les gestionnaires de cette infrastructure hospitalière. Ainsi, moins de 15 jours après le décès d'une jeune femme des suites de son accouchement ayant entraîné, comme nous l'avons rapporté sur nos colonnes dans une précédente édition, une réaction violente des proches parents de celle-ci, ayant accusé le personnel médical de négligence et qui s'est traduit par le « saccage » d'une partie du service de réanimation, voilà que cette même structure est au centre d'une sombre affaire qui pourrait ternir un peu plus son image. Il s'agit, cette fois-ci, de la découverte par le parent d'un enfant mort-né à la morgue de la maternité, de trois cadavres de bébés en état de décomposition avancé. Selon des sources hospitalières, l'affaire remonte à la semaine passée lorsque le père d'un bébé mort-né voulant récupérer la dépouille de son enfant pour procéder à son enterrement a découvert que celle-ci était en état de décomposition avancé, à l'instar de deux autres mort-nés déposés à la morgue de la maternité. Nos sources affirment, en outre, que les trois bébés en question ont été tout simplement « oubliés » à la morgue alors que celle-ci était dépourvue d'électricité depuis plusieurs jours suite à une panne survenue sur le réseau. Il semblerait, ajoutent nos sources, que les responsables de la maternité ne se sont même pas rendu compte de la défectuosité du système électrique jusqu'à ce que l'alerte soit donnée par le père d'un bébé, lequel a déposé, suite à cette découverte, une plainte au commissariat du 4ème arrondissement. Aux dernières nouvelles, l'affaire a été portée devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine, qui a ordonné l'ouverture d'une enquête. Plusieurs responsables ont été entendus dans le cadre de cette enquête, dont l'économe de la maternité. A noter que les trois bébés ont été transférés le jour même de la découverte macabre à la morgue du CHU Benbadis. Soulignons d'autre part que nous avons rencontré le directeur par intérim de la maternité de Sidi Mabrouk, Abdelbaki Redjem, qui nous a confirmé les faits mais en déclarant « ne pas être au courant des détails liés à cette affaire ».