La capacité d'accueil de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) mère et enfant de Sidi Mabrouk se trouve dépassée ces derniers temps. À vrai dire, et nous avons eu à le constater de visu, des parturientes sont couchées à même le sol dans les pavillons de cet établissement, en attendant leur tour. De même hier, lors de notre visite, l'on a pu remarquer que certaines parmi celles-ci ont été installées sur des matelas à la terrasse de cette maternité. A ce propos, un citoyen rencontré la semaine passée nous a affirmé que lors de son accouchement sa femme était obligée de dormir sur ses cabas faute de lit libre. Le moins qu'on puisse dire est que la situation a atteint un niveau critique et devient ingérable dans cet établissement. En effet, le chef de service, Pr. Sellahi Ali, spécialiste en gynécologie obstétrique déclare : « On reçoit, en moyenne, de 35 à 40 cas d'accouchement par jour et des fois même on prend en charge plus de 60 cas, alors que la capacité réelle de cet EHS est de 5 à 6 accouchements par jour avec une capacité de 75 lits, destinés à des parturientes qui doivent venir uniquement de la ville ». Concernant les césariennes, les curetages et autres grossesses extra-utérines, la situation est également non maîtrisable, déclare le même interlocuteur. Toutefois, on apprend des responsables de cette maternité que la cause principale de ce débordement est due, en grande partie, aux évacuations de patientes issues des wilayas limitrophes, à savoir Oum El Bouaghi qui vient en tête, laquelle évacue ses malades par manque de gynécologues dans la région. Viennent ensuite d'autres régions comme Aïn Fakroun et Aïn M'lila. Quant au personnel, on saura également que près de 10 médecins spécialistes, dont des chirurgiens, ont quitté l'établissement cette année vers le secteur privé pour avoir eu affaire à des risques médico-légaux et même à des poursuites judiciaires de la part des familles de certaines patientes. Par ailleurs, le même chef de service nous expliquera que la situation des patientes qui dorment par terre est due au fait qu'il nous est impossible de les renvoyer quand elles s'adressent à nous, notamment les cas d'urgence, car il y a un risque réel de perdre la mère et l'enfant. En outre, un projet d'extension de la maternité en question est envisageable, celui de créer un autre pavillon de 60 lits. Dans ce sens, on saura que le ministère de tutelle est favorable et le cahier des charges en cours d'élaboration au niveau d'un bureau d'études, et ce afin d'alléger la pression sur l'établissement en matière d'accueil.