Ici, on revient longuement sur les piètres conditions d'hygiène prévalant dans les établissements hospitaliers. Au lendemain du scandale de la mort de sept nourrissons dans le service de néonatalité du CHU d'Hussein Dey (ex Parnet), les gens ne savent plus comment réagir. Pourtant la maternité de cet hôpital est réputée pour être la meilleure dans tout l'Algérois. «Il paraît qu'un virus est à l'origine du décès de ces bébés», nous dit un homme, la quarantaine, rencontré à l'entrée du service de néonatalité de l'hôpital Parnet. Assis sur les bancs d'attente disposés à l'extérieur dudit service, à quelques mètres de la porte d'entrée, notre interlocuteur revient longuement sur les piètres conditions d'hygiène prévalant dans nos établissements hospitaliers. «La saleté est partout présente, jusqu'à même dans les couloirs des hôpitaux. Comment voulez-vous que dans de telles conditions un bébé puisse rester en vie?», s'interroge-t-il. En effet, les propos de notre interlocuteur ne sont pas à démentir puisque une «armée» de mouches en patrouille suivant un cheminement désordonné, peut être remarquée à l'entrée même de la maternité du CHU d'Hussein Dey. Et nul besoin de les confirmer aussi puisque le seuil de ce service est crasseux et jonché de détritus. Dans des conditions pareilles, c'est une candeur que de croire en l'origine virale du décès de sept, ou plus, nouveau-nés à l'hôpital Parnet. Et quand bien même qu'un virus en est à l'origine, la bêtise humaine est la source première d'une telle catastrophe. De l'extérieur de la salle d'attente, on entend les gémissements des femmes qui se tordent de douleur. «Des scènes de souffrance, comme celles-ci, sont vécues à longueur de journée. Il faut connaître quelqu'un ici pour que son épouse passe tout de suite chez le médecin traitant», déclare notre interlocuteur avant qu'un autre ne se joigne à nous après avoir accompagné sa femme dans la salle d'attente. Celui-ci révèle que «pour qu'une femme puisse accoucher, il faut qu'elle soit inscrite sur les registres de cette maternité depuis les premiers mois de sa grossesse. Il faut qu'elle soit suivie au sein même de l'hôpital où elle veut enfanter». Notre interlocuteur raconte qu'une femme «a été obligée d'accoucher à l'intérieur même d'un véhicule parce qu'elle n'est pas inscrite dans le registre de l'hôpital. Et ce n'est qu'après avoir donné jour à son bébé qu'elle a enfin été admise aux urgences...» Ainsi, longtemps réputées pour être des lieux de Vie par excellence, les maternités algériennes sont-elles transformées en «mouroirs»?