Sa dépouille est arrivée le même jour sur un vol d'Air Algérie en provenance de Montréal. Le père de Abdou, sa mère ainsi que ces quatre frères l'ont accompagné dans sa dernière traversée de l'Atlantique. Les amis du jeune Algérien tué ainsi que ceux de sa famille, des membres de la communauté dont le consul d'Algérie dans la métropole québécoise se sont déplacés à l'aéroport Pierre Elliot-Trudeau. Plusieurs versions se disputent les circonstances du meurtre du jeune homme né à Sidi Belabès et arrivé au Canada il y a une dizaine d'années. Selon la police, « le 2 octobre dernier, à la suite d'une altercation qui a débuté dans un bar », le jeune homme « a été retrouvé sans vie dans le stationnement de l'établissement ». Il aurait été poignardé au haut du corps avec une arme blanche. Son meurtrier, un jeune de 23 ans à la réputation pas très nette, a été arrêté par la police et est accusé de meurtre de second degré. Des sources affirment que, selon les caméras de surveillance Abdou ne cherchait vraiment pas des problèmes ce soir-là et qu'il avait adopté une attitude plutôt pacifique pour désamorcer la situation. Mais l'assassin ne voyait pas les choses de la même manière. Contrairement à ce qu'ont rapporté certains media locaux mal intentionnés, cette affaire n'a rien à voir avec les gangs des rues. Il s'agit tout simplement d'un meurtre gratuit, selon l'entourage de la victime. La nouvelle a mis en émoi la communauté des Algériens de Montréal. La maison familiale ne désemplissait pas depuis l'annonce de la nouvelle de la mort de ce garçon aimé par beaucoup et confident de sa maman qui rêvait de devenir avocat. Cet élan de sympathie est d'un grand secours pour les parents et la famille du jeune Abdou Bagui qui ont besoin d'être entourés pendant ces moments difficiles. Un groupe sur Facebook a été lancé par les amis de la victime. D'autres ont commencé à vendre des T-shirt à son effigie dans le quartier du Petit Maghreb pour couvrir ses obsèques. Comme la famille a préféré l'enterrer à Sidi Belabbes, une quête a été lancée pour financer son rapatriement en Algérie (http://www.ksari.com). Kadour Bagui, le père de Abdou ainsi que sa maman, ne se doutaient certainement pas en l'an 2000 quand ils sont arrivés au Canada que leur fils de 11 ans allait connaître cette fin tragique 10 années plus tard.