L 'opération menée en grande pompe par les pouvoirs publics, et qui visait l'éradication des marchés informels au niveau de la capitale, semble s'être estompée au fil du temps. A l'exorde de cette initiative d'envergure, les pouvoirs publics s'étaient pris alors à l'un des plus imposants marchés informels de l'Algérois, en l'occurrence celui de Bachedjarrah. Les marchands illicites, qui s'étaient installés durablement dans les venelles de l'agglomération, avaient été délogés manu militari. C'est dire que les autorités peuvent faire des prouesses avec de la volonté. Néanmoins, depuis, la démarche tend à prendre des allures d'impassibilité, tant la prolifération du commerce informel a repris de plus belle. Dans des endroits où les services de sécurité avaient délogé les occupants des espaces publics par la force, ces derniers ont vite repris leurs activités au grand dam des riverains, qui subissent toujours les nuisances découlant de cette situation. Le cas le plus illustre est celui des marchés informels de la cité Diplomatique à Dergana, de la cité Cosider à Bordj El Bahri, les marchés informels se trouvant au centre-ville de Réghaïa, de Rouiba et d'El Harrach, le marché T'nach dans la commune de Belouizdad et celui des Trois Horloges à Bab El Oued. Les citoyens, qui attendaient de cette initiative un retour à un cadre de vie plus convenable, se versent dans des interprétations à même d'accabler les pouvoirs publics. «L'opération était juste du tape-à-l'œil. Il était seulement question d'opération annonciatrice d'un changement au sommet des wilayas déléguées», se permettent de dire des habitants des quartiers concernés par le phénomène. Quant à la direction du commerce, à qui incombe la tâche d'éradiquer l'informel de l'espace urbain, elle précise qu'il a seulement été question de marquer un temps d'arrêt en attendant la livraison de nouveaux marchés de proximité en cours de réalisation. «Alger bénéficie de 48 projets dédiés à la construction de marchés de proximité», assure le directeur du commerce de la wilaya, M. Lamari, joint hier par téléphone. Et d'ajouter : «26 ont été déjà réalisés, 7 sont en cours de réalisation et 10 sont en projet.» En somme, l'éradication du commerce informel est, selon les pouvoirs publics, tributaire de la réalisation de nouvelles structures commerciales. La réalité du terrain démontre que dans plusieurs communes, les marchands informels refusent carrément de s'installer dans ces nouvelles structures. C'est le cas au niveau des communes d'El Marsa, Bordj El Bahri et Aïn Taya. Notons que plusieurs marchés couverts, pourtant réalisés il y a longtemps, sont toujours inexploités. Les autorités locales tardent, on ne sait pour quelles raisons, à les distribuer ; c'est le cas de celui de Coco-Plage, dans la commune de Bordj El Bahri.