La plupart des marchés informels éradiqués il y a peu de temps ont repris leurs activités durant le mois de Ramadhan. C'est le cas à la cité Cosider dans la commune de Bordj El Bahri, où les marchands illicites ne se sont pas limités à reprendre leurs anciennes places, mais ils ont également accaparé de nouveaux espaces pour écouler leurs marchandises en toute impunité. Le nombre d'indus occupants est passé ainsi au double en l'espace de quelques jours seulement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce marché informel ne figure pas dans les statistiques de la direction du commerce de la wilaya. Il est mentionné dans l'état établi par la DCP au niveau de la circonscription administrative de Dar El Beïda, dont dépend le marché, l'existence exclusive de quatre marchés informels. Il est question du marché de Dergana, Qahouet Chergui, Haï El Djorf à Bab Ezzouar et la cité 64 Logements à Bordj El Kiffan. Ce décompte ne reflète nullement la réalité du terrain qui en dit long sur la gestion de l'informel dans la capitale et qui s'apparente à une gestion circonstancielle et hasardeuse. A Qahouet Chergui, le marché informel de fruits et légumes compte, selon les chiffres de la DCP, 20 marchands illicites seulement qui proposent à la vente, selon les mêmes statistiques, uniquement des chaussures. Sur place, la réalité est tout autre, car les vendeurs illicites, au nombre d'ailleurs effarant, écoulent des marchandises variées, allant des fruits et légumes aux articles de quincailleries, en passant par les téléphones portables et les effets vestimentaires. Les pouvoirs publics, qui avaient dans un passé récent coutume à effectuer des opérations de délogement dans ce marché informel, se sont, ces derniers temps, abstenus de le faire, laissant ainsi libre cours à la prolifération des commerces illégaux et ce, dans un climat de laisser-faire certain. A Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan, la sempiternelle question des marchands informels qui ont élu domicile sous les balcons des habitations et qui suscitait par le passé un intérêt particulier par les pouvoirs publics ne semble plus bénéficier de la même attention, car le nombre de commerçants estimé initialement par la DCP à 110 est passé carrément au triple. Avec l'approche de la fête de l'Aïd et la rentrée scolaire, d'autres marchands se sont installés aux abords de ce marché et étalent leurs marchandises de nature à répondre aux besoins de la population. Des articles scolaires, des vêtements et même des articles de puériculture sont proposés à la vente. A Bachedjarrah, Bourouba ou encore El Harrach, le constat est pratiquement le même, avec une recrudescence sans égale du commerce informel qui envahit les moindres recoins de ces agglomérations.