La troisième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc aura lieu le 8 novembre à Manhasset (banlieue de New York), a appris hier l'APS auprès du représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari. Cette réunion informelle, qui interviendra après celles tenues en Autriche en août 2009 et à New York en février 2010, aura lieu entre les deux parties en conflit, en présence de l'Algérie et de la Mauritanie comme pays observateurs qui seront invités pour accompagner le processus de paix. La délégation sahraouie sera conduite par le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh, et sera composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et de M. Boukhari. «Il s'agira d'examiner les voies et moyens de surmonter l'impasse actuelle en vue de trouver une solution qui garantira le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU», a indiqué le responsable sahraoui. En effet, explique-t-il, «la raison de cette impasse est due à la prétention du Maroc d'imposer au Sahara occidental sa proposition de l'autonomie comme seule base de solution au conflit», ajoutant que «le principe d'autodétermination requiert une consultation du peuple sahraoui sur son avenir y compris l'option de l'indépendance du territoire sahraoui». Pour M. Boukhari, «l'élément nouveau qui planera sur cette troisième réunion informelle est la volonté du peuple sahraoui, exprimée ces dernières semaines, de rejeter l'occupation marocaine à travers la décision de milliers de Sahraouis d'opter pour l'exode et de construire des camps de réfugiés à proximité d'El Ayoun. J'espère que le Maroc ne continuera pas à rejeter cette réalité telle qu'exprimée par le peuple sahraoui et par la communauté internationale laquelle a exprimé son refus à reconnaître et à octroyer la légitimité à toute prétention marocaine sur le Sahara occidental». Sur ce point, il est à rappeler que plus de 20 000 Sahraouis, dont essentiellement des familles entières, s'étaient installés en début octobre dans des tentes à quelques kilomètres des villes occupées d'El Ayoun, Smara et Boujdour pour protester contre la grave détérioration de leurs conditions sociales et économiques découlant du manquement du Maroc à respecter ses obligations en vertu des conventions de Genève. Le représentant sahraoui à l'ONU a également souligné que le Front Polisario était «prêt à aider les Nations unies à aller de l'avant pour une solution juste et définitive au conflit, qui servira non seulement la construction du Maghreb mais aussi toutes les aspirations de l'ensemble du peuple maghrébin».