La troisième réunion informelle, sous l'égide de l'ONU, entre le Front Polisario et le Maroc sur l'avenir du Sahara occidental, a débuté hier dans la banlieue de New York. Cette réunion de deux jours, qui interviendra après celles tenues en Autriche en août 2009 et à New York en février 2010, aura lieu à Greentree, sur l'île de Long Island, en présence de l'Algérie et de la Mauritanie comme pays observateurs. «Résoudre le conflit du Sahara occidental demeure une priorité des Nations unies et nous espérons que cette prochaine rencontre sera productive et aidera les parties à aller au-delà de l'impasse», avait indiqué, la semaine passée, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, M. Martin Nesirky. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, avait affirmé, le 18 octobre dernier, lors de sa tournée dans la région du Maghreb, que le statu quo caractérisant la question du Sahara occidental est «intenable». «Il n'y a pas de doute que le statu quo (dans la question du Sahara occidental) est intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu'il entraîne», avait déclaré M. Ross à la presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La délégation sahraouie sera conduite à cette réunion par le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh, et sera composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et de Ahmed Boukhari, représentant du Front Polisario à l'ONU. «Il s'agira d'examiner les voies et moyens de surmonter l'impasse actuelle en vue de trouver une solution qui garantira le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU», avait indiqué à l'APS M. Boukhari. La volonté du peuple sahraoui de rejeter l'occupation marocaine En effet, a expliqué M. Boukhari, «la raison de cette impasse est due à la prétention du Maroc d'imposer au Sahara occidental sa proposition de l'autonomie comme seule base de solution au conflit», ajoutant que «le principe d'autodétermination requiert une consultation du peuple sahraoui sur son avenir, y compris l'option de l'indépendance du territoire sahraoui». Pour M. Boukhari, «l'élément nouveau qui planera sur cette troisième réunion informelle est la volonté du peuple sahraoui, exprimée ces dernières semaines, de rejeter l'occupation marocaine à travers la décision de milliers de Sahraouis d'opter pour l'exode et de construire des camps de réfugiés à proximité d'El Ayoun». «J'espère que le Maroc ne continuera pas à rejeter cette réalité telle qu'exprimée par le peuple sahraoui et par la communauté internationale, laquelle a exprimé son refus à reconnaître et à octroyer la légitimité à toute prétention marocaine sur le Sahara occidental», a-t-il dit. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non autonome par l'ONU depuis 1966.