La moyenne obtenue au baccalauréat 2009 a joué un mauvais tour aux nouveaux bacheliers. Après l'écueil de l'examen, l'euphorie suivant l'annonce des résultats, les futurs étudiants se retrouvent face à un nouveau problème : la difficulté d'accéder pour la filière de leur choix. Une autre réalité. Les souhaits et les désirs ne se réalisent pas toujours comme on le voudrait. C'est le cas pour de nombreux nouveaux bacheliers qui ont entamé, lundi dernier, les inscriptions finales. L'orientation n'était pas à leur goût. « Je voulais faire une licence d'anglais à Tizi Ouzou et on m'a orienté vers le sport. C'était mon 9e choix sur la fiche de vœux », déclare d'un air déçu Hakim Benkadi, rencontré mardi 4 août à l'annexe de l'université d'Alger à Bouzaréah. Il vient juste de s'inscrire. « Pour faire une licence d'anglais, on exige une moyenne de 13, mois j'ai eu 11,5 », explique-t-il. S'il a été convaincu par cette orientation, Hakim ne compte pas aller au bout de sa formation en éducation physique et sportive. « Je terminerai la première année et je tenterai de faire un transfert l'année prochaine », dit-il. Comme lui, Nacer Abdessamed connaît la même déconvenue. Ce dernier voulait suivre des études d'interprétariat, son rêve est brisé. « J'ai été orienté vers les sciences politiques (système LMD) », affirme-t-il. Pourquoi ne pas faire un recours ? Le jeune homme semble résigné. « Allah ghaleb ! Il faut que je fasse mes études », lance-t-il. Fouad Salima et Chaâlal Narimane sont toutes deux dans la même situation. Les deux copines sont intéressées par le journalisme. Toutefois, leurs moyennes au bac ne leur permettent pas de réaliser leur rêve. « J'aime le journalisme et je veux être journaliste. Malheureusement, on m'a orienté vers le droit. C'est une filière que je n'aime pas », soutient Fouad Salima. Son amie Narimane a été orientée dans un premier temps vers une licence de lettres arabes. « J'ai fait un recours et j'ai été réorientée vers la sociologie », déclare-t-elle. Une bonne organisation des inscriptions Le nombre de mécontents est, semble-t-il, très important. La moyenne nécessaire pour accéder aux filières les plus prisées est élevée. En plus de la médecine et autres filières scientifiques, la barre est fixée aussi très haut pour les langues étrangères et certaines branches des sciences humaines. Il faut au moins une moyenne de 12,50 pour accéder à l'une de ces filières. La valeur du bac devient moins importante si le nouveau bachelier ne l'obtient pas avec une mention. Parmi les nouveaux bacheliers, il y a ceux qui sont satisfaits de leur orientation. Chetta Nabila se dit très contente. Orientée vers une licence de droit, la jeune fille est aux anges. « Je suis très contente. Une licence en droit est mon rêve et il va se réaliser », lance-t-elle. Mis à part la déception provoquée par l'orientation, les nouveaux bacheliers sont à l'aise pour l'inscription finale. Cette opération, qui prendra fin aujourd'hui, se déroule dans de bonnes conditions. « L'étudiant s'inscrit en cinq minutes. En ce laps de temps, il a sa carte d'étudiant, son certificat de scolarité et il connaît même son groupe à l'université », affirme Ahmed Berraghda, vice-recteur chargé de la pédagogie. Selon lui, tous les moyens humains et matériels sont mobilisés pour faciliter la tâche aux nouveaux bacheliers. « Tout se fait au niveau de la faculté de Bouzaréah : l'inscription, le paiement des frais inhérents à cette opération et même l'accomplissement des procédures d'hébergement. Pour cela, l'administration de l'université d'Alger a aménagé 9 bureaux et mobilisé un nombre important d'agents et de responsables pédagogiques », souligne M. Berraghda. Le faible taux de réussite au bac 2009 semble avoir facilité la tâche de l'administration. Pour les inscriptions au niveau de la faculté des sciences humaines de Bouzaréah, le nombre de nouveaux bacheliers est réduit de moitié par rapport à l'année dernière. « Cette année, on a affecté à Bouzaréah 12 417 nouveaux bacheliers contre 27 000 en 2008 », enchaîne-t-il. Pour offrir une nouvelle chance aux personnes qui n'ont pas pu s'inscrire dans les délais impartis, le ministère de l'Enseignement supérieur a fixé une nouvelle échéance. Ainsi, les 20 et 21 septembre prochain, celle-ci est accordée uniquement aux bacheliers qui n'ont pas pu faire une réinscription à temps « pour des raisons impérieuses (hospitalisation, autres raisons qui peuvent être justifiées) ». Comment procéder ? Les étudiants concernés doivent se présenter à l'établissement universitaire le plus proche pour y déposer une demande de préinscription, accompagnée de justificatifs. « L'établissement, après avoir accepté la demande, la transmettra à une commission ministérielle instituée pour se prononcer sur la recevabilité des demandes introduites par les bacheliers 2009 retardataires. Si la commission vous donnait l'autorisation de vous préinscrire, il vous sera permis, durant la journée du 28 septembre 2009, de remplir une fiche de vœux en ligne. Et vous aurez droit à une orientation selon la moyenne », précise le ministère sur son site internet.