Les 13.000 bacheliers qui ont eu leur Bac avec mention «très bien» ou «bien» n'auront droit qu'à 12.000 places pédagogiques disponibles pour la prochaine rentrée universitaire. «85.451 bacheliers, soit 33,67%, des nouveaux bacheliers ont été orientés vers la filière de leur premier choix, tandis que 186.628 bacheliers (73,53%) ont eu l'une des branches figurant dans leurs cinq premiers choix.» Telle a été l'annonce, faite jeudi par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, lors d'une conférence de presse consacrée au bilan des inscriptions universitaires. Ainsi, le rêve des deux tiers restants, voulant entamer leur cursus universitaire dans une spécialité de leur choix, ne se concrétise pas. Ce sont d'autres problèmes qui guettent ces nouveaux bacheliers. L'idée de «geler» ses cours et changer de spécialité l'année prochaine hante, d'ores et déjà, l'esprit de cette majorité insatisfaite. La grande joie, voire liesse, qui a suivi les résultats du Bac se transforme en une grande désillusion. Pour renvoyer la balle aux nouveaux étudiants, le ministre a souligné que «le système mis en place pour orienter les nouveaux bacheliers a fonctionné correctement. Nous avons été justes, transparents et équitables vis-à-vis d'eux». Et de rétorquer: «Nous n'avons pas eu de bugs dans le système informatique mis en service, ni de mauvaise maîtrise. Le seul paramètre et la mesure d'orientation sont l'aptitude pédagogique du bachelier qui se traduit par la moyenne obtenue.» Cependant, le ministre reconnaît que des difficultés ont été rencontrées dans l'opération d'orientation des nouveaux étudiants. L'élite qui a obtenu son Bac avec une bonne mention s'est arrogée la part du lion de cette difficulté. M.Harraoubia a lié cette situation au fait que «la majorité de ces bacheliers préfèrent poursuivre des études dans des filières médicales ou des branches polytechniques, des travaux publics et des sciences vétérinaires.» A cet égard, il a cité l'exemple des filières médicales. Le hic est que les 13.000 bacheliers qui ont eu leur Bac avec mention «très bien» ou «bien» n'auront droit qu'à 12.000 places pédagogiques disponibles pour la prochaine rentrée universitaire. Concernant les opérations d'affectation, le ministre indique que 55,74% des bacheliers ont été affectés vers le système classique. Explicite, il souligne que 135.244 d'entre eux sont inscrits en cycle long tandis que 6243 autres se retrouvent en cycle court. S'agissant du système d'enseignement LMD, ce sont 44,26% qui y sont affectés sur leur demande. Dans son bilan, M.Harroubia a précisé que 98,04% des nouveaux bacheliers ont validé leur pré-inscription. Comme il a annoncé la prolongation du délai des inscriptions finales jusqu'à samedi. A ce propos, le ministre a fait savoir que près de 4000 bacheliers sur les 259.893 n'ont pas encore validé leurs inscriptions. Pour la répartition des nouveaux étudiants par type d'établissement, 80,84% des bacheliers poursuivront leurs études dans des universités, 40.866 autres dans des centres universitaires, 4667 dans des écoles et instituts nationaux, alors que 3098 bacheliers suivront leur études dans des écoles nationales supérieures. Dans un autre chapitre, le ministre a souligné que des logements seront mis à la disposition des enseignants affectés dans des centres universitaires au Sud et à l'intérieur du pays pour la prochaine rentrée. Une décision qui renseigne le déficit des enseignants dont souffre, notamment la région du Sud.