La ténacité du président de l'association culturelle Sidi Ali Embarek de Koléa commence à porter ses fruits. Nous allons demander aux autorités du pays de prendre en charge l'organisation des journées nationales sur les parcours des lieutenants de l'Emir Abdelkader»,a déclaré l'un des conférenciers au public présent. «Ces rencontres devront avoir lieu ici, à la maison de la culture de Koléa, qui s'avère être un espace adéquat, répondant aux exigences des journées de réflexion aussi importantes sur l'histoire de notre pays, notamment sur la résistance à l'occupation française dans le centre du pays», dira encore le conférencier. Ce qu'il faut retenir de cette journée organisée samedi dernier par l'association Sidi Ali Embarek, à l'occasion de la célébration du 169e anniversaire de la mort de Mohamed Ben Allel (11 novembre 1843, ndlr), c'est la participation de quelques descendants des célèbres résistants et néanmoins lieutenants de l'Emir Abdelkader, en l'occurrence les membres de l'Association histoire et archéologie de Bouira (Ahmed Bensalem), ceux de l'association Berkania de Hadjout (Mohamed Benaïssa El Berkani) et enfin ceux de l'association culturelle Sidi Ali Embarek de Koléa (Mohamed Benallel). Pour rappel, les soldats français avaient décapité Mohamed Ben Allel, âgé alors de 29 ans. Le corps du jeune chahid n'a pas été retrouvé à ce jour. Le débat lors de cette rencontre a été riche et instructif, mais hélas inachevé en raison des impératifs de temps. Ces héros algériens, morts les armes à la main, sont inconnus de la jeunesse algérienne, de surcroît occultés par les cours d'histoire de l'Algérie. En plus du corps de Mohamed Benallel qui reste introuvable à ce jour, le cadavre de l'autre lieutenant de l'Emir Abdelkader, Mohamed Benaïssa El Berkani n'a toujours pas été localisé. «Il faut faire apprendre l'histoire vraie de l'Algérie à nos enfants sans tabou, précise un intervenant, il faut multiplier les rencontres pareilles, nous en avons ras-le-bol des histoires officielles déformées qui sont dictées selon les désirs du pouvoir en place dans notre pays, nos enfants doivent s'imprégner du sacrifice de leurs aînés et leurs souffrances, car notre pays compte des millions de martyrs, sans compter le désastre des Algériens déportés par la France coloniale.» L'idée d'organiser un séminaire à Menaceur sur les révoltes des Beni Mennassers a été proposée par les conférenciers. L'association culturelle Sidi Ali Embarek s'est révélée à son tour être un élément «fédérateur», qui a persisté depuis des années à organiser des rencontres annuelles à Koléa.