Vingt ans après le 5e congrès de Tunis, le mouvement nationaliste Fatah, colonne vertébrale de l'Organisation de libération de la Palestine, a finalement réussi à tenir son 6e congrès général. Et pour la première fois en terre palestinienne, dans la ville de Beitlehem, en Cisjordanie. Les travaux du congrès ont débuté le 4 août, coïncidant avec l'anniversaire du leader historique Yasser Arafat et devaient prendre fin, hier, avec l'élection de nouvelles instances dirigeantes. Pour donner le temps aux 2260 délégués, de discuter de façon approfondie et sans précipitation tous les points à l'ordre du jour du congrès, les travaux ont été prolongés de un à deux jours. La non-participation des membres du congrès résidant dans la bande de Ghaza n'a pas suffi à ajourner ou annuler le 6e congrès comme le souhaitait le Hamas. L'absence des délégués de la bande de Ghaza a suscité beaucoup de discussions durant les travaux du congrès. Au 3e jour, les questions des modalités de participation des délégués de Ghaza aux élections en tant que candidats ou électeurs n'ont pas été définitivement résolues. D'autres points comme la mort suspecte du président Yasser Arafat, la non-présentation par le comité central d'un rapport détaillé de ses activités des vingt dernières années, les critères d'adhésion des délégués au 6e congrès, la perte des élections législatives en 2006, et la perte de la bande de Ghaza au profit du mouvement Hamas ont également rendu les débats houleux. Le congrès devrait aboutir à l'élection d'un comité central composé de 21 membres et d'un conseil révolutionnaire composé de 120 membres, un chiffre qui, selon certaines sources, pourrait être revu à la hausse, peut-être en intégrant des représentants de la nouvelle génération. Le Fatah devra définir aussi sa politique concernant la poursuite du processus de paix avec Israël tout en maintenant le choix de la lutte armée en cas d'échec des négociations, et la préservation des constantes nationales, telles la création d'un Etat palestinien sur les terres occupées en 1967, avec El Qods comme capitale, et un règlement de la question des réfugiés sur la base de la résolution 194 des Nations unies. D'un autre côté, malgré la tension née de l'interdiction par le Hamas d'autoriser les membres du 6e congrès du Fatah de quitter l'enclave palestinienne qu'il contrôle d'une main de fer et les critiques de certains responsables du mouvement islamiste après le discours du président Abbas, les deux frères ennemis ont émis le souhait de signer un accord de réconciliation le 25 août au Caire. C'est aussi le souhait de l'ensemble du peuple palestinien.