Le rassemblement s'est soldé par le lancement «officiel» d'une campagne de récolte de signatures en faveur de la présidence du parti par Saïd Bouteflika. Le frère du chef de l'Etat aurait donné son accord de principe pour une présidence honorifique du RCN, conditionnée par un nombre conséquent de signataires le lui demandant, expliquent les organisateurs de l'événement. Les orateurs, qui se sont succédé hier à la salle Marhaba, donc n'y sont pas allés par quatre chemins pour exprimer «leur position de tribuns appuyés d'en haut et porteurs des garanties nécessaires à mener à bien leur entreprise» ! Le RCN n'étant nullement un parti d'opposition, comme l'a si bien rappelé Gouga Abdallah, son porte-parole, «des indicateurs d'ouverture politique sont perceptibles depuis quelques mois», explique-t-il. A Ouargla, un jeune coordinateur régional sud du RCN vient d'être nommé et des bureaux ayant pignon sur rue loués. Le lancement d'une campagne nationale de récolte de signatures viserait, selon les membres de ce parti non agréé, à «convaincre» le futur président du parti de l'existence d'une base forte le plébiscitant dans les quatre coins de l'Algérie, loin «de toute suspicion de succession à son frère», a souligné Ahmed Haboussi, secrétaire général du RCN, «mais tout simplement pour la garantie de la pérennité de l'esprit de la concorde nationale». Prévu initialement à 14h à la salle de conférences de l'hôtel Tassili, ce regroupement a dû changer de lieu après moult tractations avec le directeur local de la réglementation (DRAG), nouvellement installé, qui a refusé de donner son aval à la «tenue d'un rassemblement politique à ce parti non autorisé». La rencontre a finalement eu lieu à 15h30 en présence des membres du «secrétariat national» du RCN et de nombreux militants sous l'œil entendu (complice) des services de sécurité.