Une vingtaine de filles mineures, pensionnaires du centre de soutien et de rééducation, situé à quelques encablures du stade Chahid Hamlaoui, se plaignent des fréquentes agressions dont elle sont victimes de la part d'une bande de délinquants qui écume les lieux en toute impunité. Rencontrées hier lors d'une visite organisée à leur profit par une délégation du bureau de wilaya de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), plusieurs filles n'ont pas hésité, sous le sceau de l'anonymat, à nous raconter leur dur quotidien dans un établissement où la consommation de drogue est une pratique banale. «Des bandes de voyous viennent souvent s'installer sur le talus qui surplombe la clôture du centre se trouvant non loin de la route express ; ils ne trouvent aucune difficulté à y accéder et imposer leur loi», nous diront des pensionnaires. «Nous sommes toujours menacées par des bandits et des dealers qui passent le jour et la nuit à nous observer au-dessus du mur situé du côté gauche du centre», affirment-elles. Ces faits ont été confirmés par certains travailleurs que nous avons approchés, et qui ont également requis l'anonymat. «L'espace entre l'autoroute et le mur du centre qui est très bas, nous pose un grand problème de sécurité; les bandits se regroupent durant tout la journée et observent les filles et tentent même de les contacter », ont-ils déclaré. Ils déplorent par ailleurs qu'aucune mesure n'ait été prise par les autorités concernées pour faire face à cette situation qui prend de l'ampleur, notamment du côté de la direction de l'Action sociale, dont dépend ce centre. «Même les travailleurs qui ont tenté de s'interposer n'ont pas été épargnés, alors que d'autres ont failli être lynchés», assurent-ils. Même si elles jugent que leur prise en charge est acceptable en ce qui concerne l'hébergement, la nourriture, l'hygiène et les moyens de distraction, les pensionnaires mineures du centre de rééducation déplorent l'absence de médecin, d'infirmière et d'ambulance en cas d'incident grave. «Il faut appeler la Protection civile ou recourir au fourgon de l'établissement si par malheur un cas nécessite une évacuation en urgence à l'hôpital», regrettent des travailleurs. Le problème crucial qui se pose à la fois pour le centre et pour les filles est le suivant qu'adviendra-t-il d'elles une fois qu'elles auront atteint l'âge de la majorité ? «Il n'existe aucune structure qui pourra nous accueillir, et nous ne savons pas qu'elle sort nous sera réservé à l'avenir», s'inquiètent-elles.