Le dénuement et l'isolement qui frappe la localité d'Ihamadène, dans les ravins de l'autre côté des montagnes de Sidi Ali Bounab, à l'extrême sud de la wilaya de Boumerdès, a fait agir la dizaine de familles qui y habitent qui se sont présentées avant-hier aux autorités locales pour réclamer des logements au chef-lieu de la commune. Ces villageois disent qu'ils ne peuvent résister encore à la misère quotidienne qu'ils endurent et qu'ils ont enduré depuis des dizaines d'années. Ils ont demandé auprès des autorités locales des logements au niveau du chef-lieu de la commune. Une demande qui semble-t-il, n'a pas trouvé d'échos favorables auprès du chef de daïra malgré la proposition donnée par le P/APC de leur attribuer les 20 logements socio-locatifs sis à proximité de la maison de jeunes du centre-ville. Ces logements, faut-il le rappeler, sont devenus d'excellents refuges pour les pigeons depuis leur réception en 2006. Relatant la misère qui les pourchasse, hiver comme été, les habitants déplorent qu'ils soient dans l'obligation d'emprunter une route très escarpée et totalement dégradée, d'une longueur de plus de trois kilomètres, pour rejoindre l'arrêt de transport qui se trouve à Iweryachène puis le chef-lieu de la commune. « Mon enfant de six ans parcourt chaque jour, sous les pluies diluviennes et le froid glacial d'hiver, une distance de plus de six kilomètres à pied pour rejoindre les bancs de son école qui se trouve au village Iwaryachène, cela l'a rendu souvent malade », déclare Saïd, un pauvre père de famille. « Les gens de notre village ne se rendent à la ville qu'une fois par semaine à cause du chômage généralisé et la cherté des frais du transport qui fait 60 DA aller et retour », déplore Hamid, un jeune au chômage depuis plus de cinq mois. Et d'ajouter , « avant, les habitants cultivaient leurs jardins et s'occupaient des oliviers pour avoir de quoi se nourrir, mais maintenant les incendies ont tout ravagé et la prolifération des animaux sauvages, pour interdiction de chasse, décourage le plus hardi des agriculteurs ». Depuis l'indépendance rien n'a été fait dans le sens d'encourager les habitants d'y rester. Ce village n'a bénéficié d'aucun programme d'aide au développement rural mis en place par nos gouvernants. L'habitant rural, qui a suscité un grand espoir chez les habitants s'est avéré une illusion de par les tracasseries administratives qui dissuadent les habitants d'en postuler. Sur ce, les habitants soulignent que seuls deux ou trois d'entre eux qui ont bénéficié de l'aide sur des dizaines de demandes formulées. Les fosses septiques sont devenues légion chez la majorité des habitants faute d'assainissement. « L'eau coule rarement dans les robinets et les anciennes sources « Tiliwa », actuellement à sec, n'ont jamais été réaménagées depuis l'époque coloniale, on ne vit ici que grâce à la volonté divine », regrette un septuagénaire. Pour cela les villageois réclament leur délocalisation afin de mettre un terme à leur souffrance quotidienne et celle de leurs innocents enfants.