Face aux déclarations pas toujours concordantes des représentants des mandataires, le wali d'Oran a tranché. «L'ouverture du nouveau marché des fruits et légumes est prévue pour le mois de mars 2011 et les mandataires occupant les halles centrales devront s'acquitter de leurs créances avant la signature de la convention avec l'EPIC de gestion de ce marché pour bénéficier de box dans la nouvelle structure», a-t-il déclaré. Toutefois, les mandataires dont les rangs semblent divisés, les uns sous l'aile de deux associations activant depuis plusieurs années aux halles centrales et les autres sous l'aile de la fédération nationale des mandataires, refusent de rejoindre le nouveau marché de gros des fruits et légumes avant la réception finale de ce marché prévue avec ses structures d'accompagnement. Selon les mandataires, «cela ne pourra se faire au mois de mars, il faudra compter deux à trois mois en plus». Si, sur ce point, les mandataires relevant des associations regroupées sous l'aile de l'union des associations de la wilaya d'Oran, et ceux relevant de la fédération sont d'accord, sur le second, celui relatif au règlement des créances, les avis diffèrent. En fait, les mandataires affiliés à l'union des commerçants et artisans algériens sous l'aile de la fédération commencent à s'acquitter de leurs créances. Par contre, ceux relevant des associations des mandataires des halles centrales contestent le fait que le règlement des créances soit une condition pour rejoindre le nouveau marché de gros. M.Chibane, président de l'une de ces associations, dira: «le règlement des créances est un problème entre nous et les impôts et les carrés dans le nouveau marché nous reviennent de droit. On quitte un marché pour un autre, c'est comme si c'était une opération de relogement dans le cadre du vieux bâti, on n'a pas à chercher si les relogés sont à jour avec les services des impôts». Du côté de la fédération nationale des mandataires, le président du bureau d'Oran dira: «43 mandataires des halles centrales se sont acquittés de leurs dettes auprès des impôts. Nous sensibilisons les autres pour régler leurs créances afin de pouvoir bénéficier de box dans le nouveau marché». Assainir la situation vis-à-vis des services des impôts Pour rappel, les créances des mandataires vis-à-vis des services des impôts, notamment de l'EPIC de gestion des halles centrales, dépassent les 40 milliards de centimes. M.Mouad, le coordinateur de la wilaya d'Oran de l'UGCAA, a déclaré, lors d'une réunion regroupant les mandataires que «la moyenne de redevance de chaque mandataire est de 200 millions de centimes». Selon le même responsable, «à l'issue d'une réunion tenue avec le directeur des impôts Oran-est, il a été convenu que les mandataires règlent 20% de leurs créances fiscales et le restant sur un échéancier.» L'UGCAA, en collaboration avec la fédération des mandataires a, rappelons-le, organisé une rencontre de sensibilisation des mandataires sur la nécessité d'assainir leur situation vis-à-vis des services des impôts, notamment l'EPIC gérant les halles centrales. Lors de cette réunion tenue au niveau de la chambre de commerce et de l'industrie de l'Oranie, les mandataires ont relevé le problème de la concurrence déloyale. Selon eux, «il faudrait que la wilaya établisse un arrêté interdisant aux camions de gros tonnage, chargés de fruits et légumes, d'entrer dans la ville». M.Mouad, le coordinateur de wilaya d'Oran de l'UGCAA, dira à ce propos: «l'actuel marché de gros des fruits et légumes alimente, à hauteur de 30%, la wilaya d'Oran, les 70% restants provenant du circuit informel». Les mandataires ont, à leur tour, indiqué que «dans les alentours des halles centrales, des magasins sont loués à des commerçants qui vendent en gros des fruits et des légumes. Il y a, aussi, le phénomène des camions chargés de légumes qui s'installent aux portes des halles centrales, ou ailleurs, pour vendre directement aux citoyens». Pour rappel, le nombre de mandataires détenteurs de registres de commerce est de l'ordre de 196, selon M.Mouad. «111 d'entre eux sont adhérents à l'UGCAA».