Le commissaire du festival de la chanson raï a qualifié, lundi, lors d'une conférence de presse animée à la cinémathèque, de « faux problème » la polémique suscitée par la délocalisation du festival d'Oran à Sidi Bel Abbès. « L'essentiel, c'est de sauvegarder un genre musical menacé de déperdition et de permettre l'émergence de nouveaux chanteurs de raï », a indiqué M.Akloul, précisant que les lauréats du concours « Jeunes talents » entameront prochainement des formations artistiques au niveau des ateliers des arts de Paris. « Le coût de la formation sera entièrement supporté par le commissariat du festival », a-t-il précisé. Mis à part cette initiative visant, selon Akloul, à inculquer une culture artistique aux nombreux chebs qui font leurs premiers pas dans le raï, le festival n'a pas été mis à profit pour explorer un genre musical qui ne cesse de retenir l'attention de sociologues et linguistes. Faut-il rappeler qu'aucun effort n'a été consenti pour engager une rétrospective sur l'évolution du raï depuis Mestfa Ben Brahim, Ben Harath, Ould Ezzine en transitant par les cheikhs Madani et Abdelmoula, les cheikhate Remiti, Habiba, Djenia jusqu'aux Zergui, Naâm, Mimoun, Yacine, Raïna Raï, tous natifs de la région de Sidi Bel Abbès. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent, comme l'a révélé le commissaire du festival lors de sa conférence de presse. La 2ème édition du festival du raï a coûté près de 1,2 milliard de centimes (1,6 milliard en 2008) et regroupé 28 chanteurs dont 12 issus de la région de Sidi Bel Abbès. M. Akloul dira que « cette deuxième édition est une réussite, car elle a pu permettre l'émergence de nouveaux talents », tout en ajoutant que « la prochaine édition aura bel et bien lieu à Sidi Bel Abbès, quoi qu'en disent ses détracteurs d'ici et d'ailleurs ». Signalons que la soirée de clôture du festival a, selon les services de sécurité, drainé 32 000 spectateurs, 40 000 selon les organisateurs.