«L'absence des stars de la chanson raï, à savoir le king of raï cheb Khaled, a été expliquée par les restrictions quant au budget alloué.» Notre objectif est de sauver et de classer la musique raï comme patrimoine et acquis national, sorti des fins fonds de la culture populaire algérienne, dixit Lemdour Abdelkader, commissaire du Festival du raï, qui a animé, dimanche après-midi une conférence au stade du 24-Février de Sidi Bel Abbès, qui abrite la première édition du Festival du raï, après sa délocalisation d'Oran. Cette même délocalisation a donné naissance à une vive polémique et à des réactions et continue à dominer les débats de la scène culturelle régionale et nationale, pour lesquels les membres du nouveau commissariat ont tenu à apporter des précisions lors de la rencontre avec la presse. En effet, la paternité du festival a été posée avec acuité ces derniers jours. L'Association de la promotion et de l'insertion de la chanson oranaise (Apico) continue à revendiquer que le festival en question lui revient de droit et sa tenue doit avoir lieu à Oran, comme chaque année. Dans ce sillage, la même association et par le biais de Nasserdine Touil, appelé Nasro, ancien membre du commissariat du festival, a estimé, dernièrement, que la décision de transférer l'activité vers la wilaya de Sidi Bel Abbès est outrageuse vis-à-vis de ses concepteurs authentiques. Des critiques acerbes émanant de partout, notamment d'Oran, et un silence total est, jusque-là, observé par la tutelle, d'une part. D'autre part, les actuels membres du commissariat et à leur tête, Lemdour Abdelkader, fraîchement installé, n'est pas allé par trente six chemins pour déclarer que «toutes les wilayas du pays sont appelées à abriter le festival». Un seul argument tient debout, selon M.Lemdour, «le festival est national et institutionnalisé et revêt un caractère national...». Pour sa part, M.Akloul, directeur artistique du festival a été très critique dans son intervention. «Je trouve que ces voix qui s'élèvent contre la tenue de l'activité à Sidi Bel Bel Abbès ou ailleurs, sont purement régionalistes.» Toujours dans le même cadre, les intervenants se sont farouchement opposés quant au classement de cette énième édition comme étant le 17e Festival. «Il s'agit là de la première édition, du moment qu'elle se tient pour la première fois à Sidi Bel Abbès et pour ne pas accaparer le travail fait par nos pressurisations à Oran...», ont communément expliqué le commissaire du festival et la directrice de la culture de Sidi Bel Abbès. Une seule a motivé les organisateurs. Sauf que, pour rappel, les 17 éditions ont, auparavant, revêtu un sceau institutionnel, d'une part. D'autre part, l'absence des stars de la chanson raï, à savoir le king of raï, cheb Khaled, a été expliquée par les restrictions quant au budget alloué. «L'enveloppe financière allouée ne nous permet pas de répondre aux conditions de Khaled.» «Khaled est dans la Bourse mondiale, il faut l'intervention de l'Etat pour faire appel à lui et à sa troupe composée de 18 artistes.» La wilaya de Sidi Bel Abbès n'a pas abrité d'activités de grande envergure depuis la grande soirée animée par le chanteur irakien, Kadhim Essahir, en 1999. Le Festival du raï vient à point nommé pour lequel le coup d'envoi a été donné, pompeusement, dimanche soir. Ainsi, la capitale de la Mekerra, qui espère renouer avec les grandes festivités, a vibré sous l'effet du verbe raï. Outre les activités folkloriques, quatre noms, et non des moindres, ont été à l'affiche. Chaba Siham, cheb Redouane, El Mazzouzi, et Hakim Salhi ont, pendant quatre heures, enflammé le public belabasien, qui n'a pas dissimulé son enthousiasme. Néanmoins, un point est à relever: contrairement aux dernières éditions tenues, auparavant, à Oran, les autorités locales ont donné leur quitus à abriter le Festival du raï dans la capitale de la Mekerra.