Les affaissements sont devenus légion à Bab El Oued. Il ne se passe pas de jour sans entendre de tels faits qui se produisent sur le territoire de cette commune. Au n°43, rue Colonel Lotfi, une famille a failli périr dans l'effondrement de sa maison survenu tôt dans la matinée du 30 juin dernier. « A peine avions-nous quitté l'appartement qu'une partie de la structure s'est effondrée, le plancher s'étant retrouvé dans la chambre de la voisine d'en bas. Depuis ce jour funeste, nous sommes dehors, moi, mon mari et mes deux filles en bas âge, hébergés par ma famille. Mais jusqu'à quand ? », raconte, éplorée, Mme Hamadi. La famille occupe depuis 2005 cet appartement loué par son propriétaire. « C'est dans un état appréciable que j'ai trouvé cette maison. Je l'ai meublée et à la voir ainsi j'ai un pincement au cœur. Les travaux ont été effectués sans respect des normes, d'ailleurs le plancher ne contenait pas de fer. Il faut une enquête. » Et de poursuivre : « Quel est mon tort ? Je n'ai pas construit de baraque et je n'ai commis aucun délit, aucune autorité à Bab El Oued ne s'est pourtant occupée de ma famille, mes deux filles sont en bas âge, laissées dans la rue. Ces gens-là ont-ils des familles ? J'en doute fort. Les apparences ont été respectées jusqu'au bout. La police est venue comme les pompiers mais n'ont pu rien faire. Aucun papier ne m'a été remis et mon mari n'a pu rejoindre l'autre partie de l'appartement restée intacte pour ramener ses effets et papiers », lâche-t-elle dans un sanglot. A l'APC de Bab El Oued c'est la même rengaine : « Le P/APC absent, j'ai été reçue par son adjoint qui m'a dit ne pouvoir rien faire pour nous puisqu'il n'a pas de prérogatives », s'indigne-t-elle. A la wilaya déléguée de Bab El Oued, la femme s'est fait rabrouer par les agents de police. « C'est indigne de ces fonctionnaires, c'est de l'insulte, cela renseigne sur le peu de respect des agents qui sont là pour notre service. La seule chose qu'ils m'ont faite c'est d'envoyer la police de l'urbanisme mais pour quel but ? Je n'en sais rien », s'interroge notre interlocutrice.