La peine capitale a été requise par le procureur général près la cour de Constantine à l'encontre de 12 terroristes, tous originaires de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, impliqués dans le meurtre de 18 gendarmes et 2 civils, lors de l'attaque perpétrée le 17 juin 2009 dans la région d'El Mansourah. Des peines de 10 ans de prison ferme ont été également requises contre 10 autres accusés. Le procès qui s'est déroulé mercredi et a continué jusqu'à tard dans la soirée d'hier, au tribunal criminel de Constantine, a été marqué par la présence de 21 accusés parmi les éléments du groupe terroriste, arrêtés par les services de sécurité après l'attaque, ainsi qu'une femme ayant bénéficié de la liberté provisoire, accusée de leur assurer la nourriture au moment où ils préparaient leur coup. Six autres terroristes sont encore en fuite. La plupart des accusés sont poursuivis pour «constitution d'un groupe terroriste, meurtre prémédité, incendie et vol d'armes». Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au mercredi 17 juin 2009 vers 18h où un convoi de gendarmerie a été attaqué par un groupe terroriste, composé de plus de 60 éléments, sur la RN5, au lieudit Oued Kessir, situé entre El Mansourah et douar Aïn Defla, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les terroristes ont, dans un premier temps, fermé l'accès de la RN5 à l'aide de deux semi-remorques, dont l'un des chauffeurs a été tué sur place. Le groupe a ensuite ciblé à l'aide de lance-roquettes RPG un convoi de gendarmerie composé de six véhicules militaires, passant par les lieux, escortant des travailleurs chinois travaillant sur le chantier de l'autoroute Est-Ouest entre la base-vie de Hammam Bibans et El Mehir, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les assaillants, bien embusqués sur une colline surplombant la RN5, à proximité de Oued Kissir, ont ensuite surpris les gendarmes par un déluge de feu. Dix-huit gendarmes ont été tués lors de cette attaque, ainsi que deux civils. Appelés à la barre, les 22 accusés ont nié en bloc les accusations portées à leur encontre, bien qu'ils aient reconnu les faits lors de l'enquête préliminaire menée par le juge d'instruction près le tribunal d'El Mansourah, avant que l'affaire ne soit transférée vers le pôle judiciaire spécialisé de Constantine. Jeudi dernier, un enregistrement des préparatifs de l'attaque et de l'assaut lancé contre les gendarmes, filmé par les terroristes et diffusé sur internet avant d'être récupéré par les services de sécurité lors des opérations de ratissage ayant suivi l'attentat, a été diffusé durant l'audience. Ce film, qui montre des scènes horribles de gendarmes achevés puis égorgés, a été utilisé par le procureur général comme preuve formelle de l'implication des terroristes dans ce crime. La défense des accusés a tenté par tous les moyens d'axer ses plaidoiries sur l'absence de preuves tangibles. A l'heure où nous mettons sous presse, le tribunal criminel de la cour de Constantine était encore en délibérations.