Sonelgaz a fêté hier ses 40 ans d'existence, à l'hôtel El Aurassi, au cours d'une cérémonie où on notait la présence aussi bien des cadres retraités, invités pour la circonstance, que celle des premiers dirigeants de la société durant la période post-indépendance, à l'image de Abderahmane Khene, président du comité de gestion de l'EGA (électricité et gaz d'Algérie) en 1964, il avait succédé à Abdelkader Maâchou, PDG de l'EGA de 1962 à 1964. Il faut rappeler que l'EGA a été créée en 1947. En 1962, le défi à relever était immense puisque, selon les archives de l'époque, le départ massif des Européens posait le problème de la relève pour assurer la continuité du service. Au cours du 2e semestre 1962, 3758 agents, dont 202 cadres et 592 agents de maîtrise, sur un effectif de 5171 agents ont quitté l'EGA, soit 72% du personnel. La Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) avait été créée le 28 juillet 1969 par l'ordonnance qui avait aussi dissous l'EGA. L'Etat lui attribuait ainsi le monopole de la production, du transport, de la distribution, de l'importation et de l'exportation de l'électricité et du gaz. En 1983, Sonelgaz est restructurée et ses unités deviennent des entreprises autonomes. En 1991, la société devient EPIC (Etablissement public à caractère industriel et commercial). En 2002, la loi sur l'électricité et la distribution du gaz transforme Sonelgaz en un holding de sociétés par actions. Depuis, la société devenue groupe compte 33 filiales. Les anciennes entreprises de travaux qui étaient autonomes ont été rattachées à la société mère devenue Groupe. « Si en 1962, la puissance de production installée était de 548 MW, elle était de 8981 MW à la fin de l'année 2008 », a indiqué le PDG de Sonelgaz, Nourredine Boutarfa, qui a ajouté que « c'est à partir de 1970 que le programme d'électrification a connu une véritable accélération, passant de 40% en 1969 à 84% en 1989 et à 98% en 2008 ». Même durant la décennie noire, l'entreprise a assuré la continuité du service et plusieurs de ses agents ont été victimes du terrorisme dans l'exercice de leurs fonctions. La réalisation des infrastructures de transport de gaz devrait permettre à Sonelgaz de porter le taux de pénétration en gaz naturel à plus de 50% à la fin de l'année 2001. A la fin de l'année 2008, le taux était de 43%. Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières, Achour Telli, a évoqué deux grands problèmes que vit le groupe. Celui de l'endettement, puisque le gouvernement a bloqué la demande d'augmentation des tarifs, et celui des salaires. Le syndicaliste a appelé l'Etat à subventionner le groupe qui a besoin d'investir 3 milliards de dollars par an pour répondre aux besoins en constante hausse, en 2000 ces besoins étaient de 1 milliard de dollars par an. Il a espéré aussi que le niveau des salaires à Sonelgaz qui est bas par rapport à d'autres secteurs soit relevé. Pour sa part, le ministre de l'Energie et des mines, Chakib Khelil, a rendu hommage aux travailleuses et aux travailleurs de Sonelgaz qui ont relevé d'importants défis même pendant la période difficile qu'a traversée le pays en estimant que le taux de 43% pour le gaz est l'un des plus élevés dans le monde.