Selon ce syndicaliste, les employés de l'entreprise disposent des salaires les plus bas. “La Sonelgaz souffre d'un départ massif de ses travailleurs ". C'est ce qu'a révélé, hier, le secrétaire général de la fédération des travailleurs de l'énergie et de l'électricité, Achour Telli, en marge de la cérémonie marquant le quarantième anniversaire de la Société algérienne de l'électricité et du gaz. Organisée à l'hôtel El-Aurassi, la cérémonie qui a été marquée par la présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, du président-directeur général de la Sonelgaz, Nourdine Bouterfa, du président-directeur général d'Algérie Télécom, M. Hamadi, et d'un représentant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été une occasion pour le secrétaire général de la fédération des travailleurs de l'énergie et de l'électricité d'évoquer cette fuite des travailleurs de la société pour cause salariale : “Un travailleur, s'il n'est pas bien payé, il ne peut pas rester au sein de la société”, dit-il avant de noter que “les travailleurs de Sonelgaz, en dépit de leur charge de travail et de leur sérieux sont classés les derniers en ce qui concerne le montant de leur salaire”. Déplorant cette importante perte de travailleurs, l'intervenant notera qu'“on perd les ingénieurs de métiers de base qu'il est difficile de former”. “Il faut au minimum dix ans pour former un technicien rondier en produits d'électricité”, explique-t-il avant de déplorer le fait qu'ailleurs, ces travailleurs sont “payés trois fois le salaire de la Sonelgaz”. Abordant la situation financière de la société, le secrétaire général de la fédération de l'électricité et du gaz interpellera le chef de l'Etat à ce propos : “Nous appelons le président de la République pour qu'il intervienne et règle les problèmes de financement de la Sonelgaz.” Il est impossible, dit-il, “pour un groupe comme Sonelgaz qui est en train de perdre des points importants à l'échelle mondiale de souffrir pour investir en recourant à l'emprunt obligataire” avant de noter que “nous sommes en train de lancer un autre emprunt de l'ordre de 20 millions de dinars”. “Sonelgaz, d'ici 2010, 2011 et 2012 ne pourra pas payer les intérêts de ces emprunts”, note-t-il tout en précisant que “le chiffre d'affaires de la Sonelgaz est de l'ordre de 180 milliards de dinars et les besoins en investissement pour 2010 est de l'ordre de 200 milliards de dinars”. Quoi qu'il en soit, pour l'orateur qui est tout autant intervenu devant les participants à la cérémonie du 40e anniversaire, la situation de Sonelgaz “nécessite un règlement urgent”. De son côté, le président-directeur général de la Sonelgaz, M. Bouterfa s'attardera lors de son allocution sur les réalisations de la société et ses perspectives. “Les ressources humaines ont été depuis toujours la priorité des dirigeants et des managers et pour lesquelles Sonelgaz a toujours donné une place centrale”, dira le P-DG avant de noter que “la formation des ressources humaines a été pour nous la clé de voûte. Nous étions et sommes toujours convaincus que les défis du développement et ceux liés à la restructuration ne peuvent être réussis qu'avec des femmes et des hommes qualifiés et totalement professionnalisés et motivés et mis dans les meilleures conditions de travail”. “L'engagement des ressources humaines est grande et nous leur devons un espace de travail dans lequel elles peuvent trouver considération, rémunération et challenges professionnels qui leur permettent de se projeter dans une carrière prometteuse”, indique-t-il à ce propos. Intervenant de son côté, le ministre de l'Energie et des Mines qui a salué les réalisations de la Sonelgaz s'est incliné à la mémoire des 33 travailleurs victimes du terrorisme de l'entreprise. Le ministre a dans le même temps évoqué les perspectives de la société qui sont de bon augure pour le pays. NADIA MELLAL B.