L'ancien joueur et entraîneur du RC Kouba, Hocine Boumaraf, se trouve depuis quelques années au Qatar, où il est versé dans la formation des jeunes footballeurs. En compagnie de deux autres Algériens, Nacer Mékidèche et Saïd Kenaoui, Boumaraf est membre de la commission technique au niveau de la Fédération qatarie. Profitant de son retour à Alger, après trois ans, il a bien voulu nous parler de son expérience au Qatar. Boumaraf nous révèle : « On s'occupe de la forma- tion des jeunes footballeurs et des en- traîneurs. La formation c'est notre créneau, on s'est bien imposé dans l'académie ‘'Aspire'' qui est l'une des plus grandes acadé- mies au monde. L'Etat a mis tous les moyens à notre disposi- tion. On est, cep e n d a n t , confronté au problème du man- que de pratiquants. C'est à l'inverse de chez nous, où il existe un capital hu- main extraordinaire. » Boumaraf, qui avait déjà entraîné le RCK, l'USM Alger et le CA Batna, estime qu'en Algérie la préformation est délaissée. « L'école de football n'existe plus. En Algérie (à Alger notamment), il n'y a pratiquement plus de terrains vagues où peuvent s'exprimer les jeunes joueurs de moins de dix ans. C'est ainsi que désormais, ils doivent être encadrés dans des clubs structurés dès l'âge de 7 ans. Les laisser jouer dans des carrés réduits avec un ballon conforme et leur faire apprendre les techniques de base », dira Boumaraf qui encourage l'expérience du Paradou AC et de la FAF dans le domaine de la formation. Boumaraf affirme aussi que les dernières dispositions prises par la FAF sur la promotion des jeunes sont très importantes pour assurer la relève. « Intégrer deux juniors dans l'équipe fanion est une bonne chose, mais pas au détriment du talent », estime Boumaraf qui ajoutera : « Dans le domaine de la formation, il faut savoir être patient car c'est un travail de longue haleine. » Abordant le parcours de l'équipe nationale dans les éliminatoires jumelées CAN et Mondial 2010, notre interlocuteur estime que « l'Algérie a un bon coup à jouer. Nous avons une grande chance de passer. L'équipe nationale dispose d'un bon groupe solidaire. Des joueurs émigrés qui affichent leur disponibilité, un bon technicien et un président de la FAF expérimenté et décideur. Ce sont des ingrédients qui ont fait que l'Algérie retrouve son statut de concurrent. Il faut penser dès maintenant à la transition. Il faut demander aux joueurs émigrés d'opter pour l'EN dès leur jeune âge, mais aussi il faudrait assurer la relève ici même en Algérie, car nous avons un potentiel humain impressionnant. » Boumaraf a obtenu son diplôme à l'école de Hennef de Cologne (Allemagne). Aujourd'hui âgé de 55 ans, et malgré son éloignement du pays, il suit toute l'actualité du football national, en particulier de son ancienne équipe le RC Kouba. « Avec l'arrivée de Rabrab à la tête du RCK, nous l'avons soutenu parce qu'on savait qu'il allait donner une autre dimension au club, malheureusement on a été déçu par la tournure des événements. Je souhaite à la nouvelle équipe dirigeante et au jeune entraîneur Belaâredj, qui était mon entraîneur, une grande réussite et un retour rapide en Division une », conclut Boumaraf.