Des écoles de formation sans l?être. A Kouba, il y?avait Noble terre, Stade Chicago, Jolie-Vue, Batata ; à El- Harrach, Prise d?eau, La glacière, Boumati ; à Hussein Dey, Vauban ; à Bab El-Oued «les terrains répliques de Cerdan», en somme Alger regorgeait par le passé de terrains vagues, où jeunes de tous âges passaient de longues heures à s?adonner à leur sport favori, le football. «Il m?est arrivé de sillonner plusieurs terrains vagues d?Alger pour dénicher des joueurs de qualité», se souvient Boudissa, ex-entraîneur du NAHD. A son tableau de chasse, des noms de renoms. Madjer, Aït el-Hocine, Merzekane, Hamlaoui, ceux qui faisaient par le passé le prestige des Sang et Or. Dans le terrain vague, Prise d?eau, situé à quelques centaines de mètres du centre-ville d?El-Harrach, les différents entraîneurs qui étaient passés à la barre technique de l?USMH avaient l?habitude de faire dans la prospection. Ainsi, les Meziani, Djefdef, Meddane et compagnie avaient, comme aime bien le rappeler Ramdani, l?ex-coach des banlieusards, «débuté leur carrière de footballeurs dans ce terrain mythique». A l?est comme à l?ouest du pays, plusieurs joueurs talentueux avaient vécu leur premiers balbutiements dans les grands espaces. Avant de devenir star mondiale et l?un des meilleurs footballeurs africains, Belloumi jouait, comme il le rappelle lui-même à maintes reprises, dans les terrains vagues de sa ville natale de Mascara. Les grands espaces de Hammam Bouhadjar avaient, faut-il le rappeler, vu l?éclosion du talent à l?état pur des joueurs de qualité dont l?inégalable Tedj Bensaoula, buteur attitré de l?EN des années 1980. Même constat pour les villes de l?est du pays. Une dizaine de terrains restés à l?état sauvage parsemait, il y a quelques années, la paisible ancienne Bône, la ville du Vieux Rocher, ou Sétif, pour ne citer que les «mégalopoles» de l?Est algérien. Les Merabet, Ali Messaoud, Krokro, Findi, Bourouba sont encore là pour nous rafraîchir la mémoire. Ils sont aussi là pour constater de visu les dégâts occasionnés. Des habitations poussent aujourd?hui comme des champignons en démystifiant totalement le paradis du temps jadis.