Elle couvait depuis plusieurs mois à Hamra Annaba un club de la division Interrégions Est. La crise vient d'éclater ces derniers jours. Alors qu'elle était d'ordre financier à ses débuts, elle s'est transformée en départs et démissions. Deux des plus fidèles techniciens de cette formation glorieuse durant les années 1970, tombée dans l'oubli depuis, ont tiré leur révérence. « Depuis le début de la saison, Hamra enregistre de bons résultats. C'est un exploit au regard des difficultés financières auxquelles le club est confronté. Notre qualification aux 8e de finale, arrachée de haute lutte est un gage de la fidélité des joueurs et des techniciens au club. Nous n'avons pas bronché lorsqu'à la veille de l'Aïd, on a remis à chacun de nous la modeste somme de 10 000 DA après plus de 7 mois sans percevoir un centime, mais en prenant secrètement contact avec un autre entraîneur dans le but évident de nous évincer, là je dis stop », a indiqué Azzedine Grine, entraîneur de Hamra Annaba. Apparemment, cette crise n'est pas près de s'estomper. Mourad Slatni, entraîneur-adjoint et joueur, n'a plus donné signe de vie depuis qu'il a été informé de sa possible éviction. Des sources concordantes affirment que l'on ne le reverra pas de sitôt. Tout autant que Wahid Alim qui, profitant du mercato, a claqué la porte pour se rendre à El Oued porter les couleurs du club local. Les prémices de la déchéance de Hamra sont annoncées avec la large défaite (1-3) à domicile. Elle avait été enregistrée ce week-end face à l'USM Aïn Beïda dans le cadre de la 19e journée alors qu'elle était drivée par Djabri, un joueur. Pourtant, la veille du démarrage de la saison, les dirigeants annonçaient les couleurs en dévoilant leur unique objet : atteindre rapidement l'antichambre de la division excellence. Aussitôt le championnat entamé, Hamra s'en ira damer le pion aux vieux sociétaires de la régionale. L'engagement des joueurs et des techniciens avait permis de remettre à plus tard le problème financier et subsidiairement le versement des salaires. Les dirigeants, de leur côté, savaient qu'avec les maigres ressources financières en leur possession, ils n'iraient pas loin. Ils étaient pourtant persuadés qu'avec les bons résultats, la commune, leur principal sponsor, et les opérateurs économiques locaux pourraient s'intéresser à eux en participant mieux à l'obole. Grisés ou euphoriques par leur qualification aux 8e de finale de la Coupe d'Algérie saison 2004/2005, les dirigeants oublièrent le mal « financier » qui, depuis le début de la saison, rongeait les assises de leur formation. La décision soudaine de Grine les a secoués. Ils ne l'attendaient pas surtout Abdelkader Boufermès « Kako », le président de la section de football qui a précisé : « Effectivement, Grine a déposé sa démission que nous avons rejetée. Un canular transcrit sur un petit journal portant sur notre prétendu contact avec un autre technicien est le motif de sa colère. Ce qui est faux et en aucun cas, nous n'avons pris contact avec un autre technicien. Il s'agit d'un procédé vil de déstabilisation de notre équipe que nos détracteurs ont utilisé. Nous renouvelons notre confiance à Grine et nous attendons son retour parmi nous. Quant à Mourad Slatni, nos maigres moyens financiers ne nous permettent pas d'utiliser deux entraîneurs. Mourad reste toujours ce joueur expérimenté et de grande compétence en qui nous avons confiance. » Classé au milieu du tableau avec 25 points, Hamra n'a plus que deux objectifs à atteindre : se maintenir en interrégions et essayer de décrocher la coupe d'Algérie pour revivre les meilleurs moments de 1972 lorsque sa devancière était allée décrocher ce trophée à Alger. C'était aussi l'époque des deux Boufermès, le père entraîneur, décédé il y a quelques mois, et le fils « Kako », le génie du dribble et de la vitesse, aujourd'hui président de la section football.