Le précieux liquide est chichement distribué, alors qu'il y a mille solutions pour qu'il le soit H24. La commune de Chekfa, dont le chef-lieu est à 35 km au sud-est de Jijel, peut s'enorgueillir d'être aux abords de deux grandes zones alluviales de la wilaya, néanmoins ses habitants continuent de rechercher ardemment la goutte d'eau qui fait défaut au robinet. Ainsi, en dépit d'un sous-sol riche en eau dans cette région qui se trouve au piémont de la chaîne de montages délimitant la frontière avec la wilaya de Mila, les plus chanceux des citoyens de cette commune, reçoivent de l'eau une fois tous les deux jours pour une plage horaire des plus rachitiques. Des citoyens avec qui nous nous sommes entretenus, qualifieront la situation de désastreuse. Nos interlocuteurs ne manqueront pas de mentionner l'utilisation par certains habitants de l'eau pour irriguer les lopins de terre, et de préciser que ces derniers représentent pour certains, le seul moyen de subsistance. Le centre du chef-lieu de commune qui compte 10 000 habitants, moins loti que certaines localités de la même commune, reçoit de l'eau durant 1 heure une fois les 48 heures. Cette situation jugée par un citoyen que nous avons questionné d'extrêmement complexe, nous fait dériver à chaque fois vers les problèmes, toujours cités par nos interlocuteurs, de capacités de stockage et du nombre de forages. Outre ces carences, on mentionnera l'état vétuste des réseaux de distribution, qui concourent par les fuites à la raréfaction du précieux liquide. Sur ce plan, un programme de rénovation a été engagé par l'APC dans le cadre des plans communaux de développement. Cette année devrait concerner la quatrième tranche de ce projet. Par contre, l'essentiel des investissements dans le domaine, date, nous dit-on sur place, des années 1980. Les capacités de stockage n'ont pas connu de renforcement en dépit de la croissance de la population. L'ensemble du territoire de la commune est alimentée à partir de cinq forages de différents débits. Les plus importants sont ceux de Boutaleb (25 l/s) alimentant le centre de Chekfa et celui de Bouhaddad (20 l/s) approvisionnant le sud de la commune. Cette dernière région a bénéficié d'un projet sectoriel réalisé en 2008. Les localités du sud de la commune sont aussi alimentées à partir du forage de Bouhadad. Pour le centre de Chekfa, l'alimentation se fait à partir de trois réservoirs dont le plus important se trouve à Dridra (1000 m3). Pour les régions du nord et nord-est, c'est à partir du forage de Lemkil dans la nappe de Boutaled que l'eau est pompée pour être ensuite distribuée. La localité de Drida qui compte 1200 m3 de stockage, et qui est alimentée à partir du réservoir de 200 m3, patauge dans la boue dès qu'une distribution d'eau est effectuée. Cette localité de 1200 habitants connaît un véritable stress hydrique. A Dridra, déjà, la conduite de distribution en amiante-ciment datant des années 1970, est dans un état de dégradation avancé, alors que l'environnement de ces conduites est cerné par des fosses septiques, ce qui fait craindre l'infiltration d'eaux usées dans les conduites d'eau potable. Cela nous amène à penser à l'urgence de l'inscription d'une opération pour réaliser un réseau d'assainissement, ainsi qu'une autre de rénovation du réseau de distribution d'eau, pour éviter la survenue de situations fâcheuses. Et dire qu'à Dridra il existe deux réservoirs d'une capacité totale de 1200 m3. Une eau destinée à d'autres lieux. Pour résoudre ces grandes défaillances en matière d'alimentation en eau potable de la population, une étude a été réalisée. Celle-ci prévoit le renforcement d'un forage dans la nappe de Yarbouz et la réalisation d'un réservoir de 2000 m3 à Tamezrant, à l'entrée ouest de la cité. Bien sûr, il faudrait aussi rénover – et réaliser pour certains tronçons – les conduites de refoulement et de distribution.