Le chef-lieu de daïra de Djelida (sud-ouest du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla), qui compte près de 36 000 habitants, dont la plupart activent dans le monde de l'agriculture, manque de l'essentiel, comme il nous a été donné de le constater sur place. La quête inassouvie du bien-être social commence à partir de Sidi Lakhdar (commune de Khemis Miliana) jusqu'à Djelida, où l'état de la route exacerbe les automobilistes et particulièrement les chauffeurs de taxi qui ne cachent pas leur mécontentement à l'égard des élus locaux. En effet, cette route empruntée par les gens de la région pour éviter la RN4, souvent congestionnée, est dans un état déplorable, particulièrement durant les journées pluvieuses. D'énormes flaques d'eau caractérisent cette voie sur 12 km. Une opération de réhabilitation sur un tronçon de 9 km a été effectuée l'année écoulée, selon un élu local, alors que les travaux concernant le reste, soit 3 km, sont actuellement à l'arrêt. Le vice-président de cette municipalité et des citoyens expliquent ces dégradations par le passage fréquent des camions des chantiers de l'autoroute Est-Ouest, installés dans la commune. Au total, affirme le même élu, il existe quelque 30 km de routes à réhabiliter à travers toute la commune. En outre, le transport scolaire demeure cette autre revendication exprimée par des écoliers rencontrés devant l'école primaire M'hamed Raïs, située en face du siège de l'APC. Ces écoliers pauvrement vêtus en ce jour glacial habitent les douars de Baziane, Ouled Asslah, Ghoualem, Ezziyatine, distants de 7 à 15 km. Souvent, selon leurs dires, ils arrivent en retard à l'école où du reste, comme aujourd'hui, ils rejoignent des salles sans chauffage, aux murs délabrés, aux vitres brisées et où l'eau est distribuée par citerne. L'eau, une denrée rare au niveau des zones enclavées, où l'on use encore de mulets pour ramener le précieux liquide, parfois à des kilomètres des lieux d'habitations éparpillés ça et la. Pourtant, on dénombre sur le territoire de la commune pas moins de 11 châteaux d'eau, nous fera savoir le même élu local. Djelida , dont le nom renvoie peut-être au mot gel « edjlid » en arabe et qui prend toute sa signification par ce froid glacial, c'est aussi la fraction de Ouled Ali Ouaguennay, une localité de 700 âmes, dotée d'une salle de soins, qui reste cependant fermée à la population. Aussi, les habitants doivent parcourir 21 km pour rejoindre une structure sanitaire du chef-lieu de la commune. Habitations précaires Nous continuons notre ascension en direction des douars les plus enclavés en compagnie de notre guide qui tient à garder l'anonymat. Que des terres agricoles sur notre chemin et pourtant, nous dira une jeune femme : « Mes beaux-frères, leurs cousins et d'autres, sans doute, passent souvent leur temps à la maison, car ils n'ont pas d'emploi permanent. Croyez-moi à l'intérieur de ces bâtisses, c'est la misère. » Des habitations justement classées précaires au nombre de mille, selon le vice-adjoint du P/APC. Un problème épineux dans cette commune qui compte 17 fractions et n'a bénéficié que d'un quota de 180 logements attribués au titre de l'aide à l'habitat rural, alors qu'il reste 70 autres à distribuer. L'autre préoccupation majeure, nous feront savoir des citoyens, est la non-disponibilité du gaz de ville pour une population qui ne cesse de croître et d'aspirer au bien-être social. Au niveau de l'APC, on gardera l'image de ce jeune citoyen venu à la rencontre du maire pour s'enquérir de son dossier de logement, de ces deux vieillards fustigeant les services de Sonelgaz qui ne se sont pas déplacés pour rétablir le courant et enfin le cas d'un autre citoyen qui dit vouloir retirer ses documents de l'état-civil pour quitter définitivement le territoire de cette commune afin d'échapper à la malvie .