Profitant de la conjoncture, des individus à Bordj El Bahri se sont mis à ériger des baraques dans plusieurs quartiers de la commune, notamment à proximité du centre culturel, où des terres agricoles ont été particulièrement la cible de ces nouveaux bâtisseurs, qui ont essayé d'ériger des habitations sur les espaces réservés à la culture des fruits et légumes. Il s'en est fallu de peu pour que ces parcelles de terre fertile subissent le même sort que celui qui a été réservé à la plupart des terres agricoles de la commune. L'intervention des exploitants de ces terres et de certains riverains a empêché ces individus d'augmenter le nombre de bidonvilles dans la commune. Si dans cette frange de la commune la vigilance des citoyens a épargné la commune de se «bidonvilliser» davantage, ce n'est pas le cas dans d'autres parties de la ville, où la bidonvillisation se poursuit à un rythme effréné. Au site de baraquements des Ondines à Alger-Plage, et en l'absence de surveillance devant limiter les extensions, plusieurs nouvelles baraques se sont greffées illicitement au bidonville. Aussi, la même frénésie de pouvoir bénéficier d'un relogement définitif, en passant par la construction de baraques s'est emparée de quelques énergumènes, particulièrement à Coco-Plage, où le bidonville déjà existant commence à prendre des allures tentaculaires par le rajout d'un nombre important de baraques. A la sortie de la ville sur la RN24, un nouveau bidonville a vu le jour en l'espace de quelques jours seulement. A partir de la route, ce sont quelques baraques seulement qui sont visibles. En entrant dans le bidonville, on est de suite surpris par le nombre d'habitations construites en parpaing. A l'intérieur, l'allée principale serpente un petit monticule, pour finir son cheminement à proximité des chalets.En traversant l'oued El Hamiz, qui aboutit sur les berges de Coco-Plage, on est pareillement déconcertés par le nombre effarant de baraques qui ont été érigées illicitement à même le sable du rivage, principalement au lieudit Bateau Cassé. Dans la commune de Bordj EL Kiffan, les responsables locaux ont recensé 3402 baraques, réparties sur 38 sites, dont les plus imposants sont ceux du Oued El Hamiz, Bateau Cassé, Dergana et Sidi Driss. Nous apprendrons du délégué communal chargé des bidonvilles, Boukhaldoune Ali, que ce recensement a été réalisé avant 2007. Selon plusieurs habitants de la commune, il convient de revoir ces chiffres à la hausse. Si les sites de bidonvilles connus et répertoriés ne peuvent aucunement faire l'objet d'extensions, de par l'existence de comités de surveillance au sein même de ces sites, il n'en demeure pas moins que de nouvelles baraques sont en train de voir le jour en dehors de ces sites.