Trois quartiers importants de la ville de Batna se plaignent du manque d'eau depuis une semaine: les 1200 logements et les cités Kechida et Annasr. «On n'a pas vu une goutte d'eau depuis une semaine, alors que pas très loin d'ici, dans les autres quartiers, elle coule à flots ! » nous dit un habitant des 1200 logements. Son ami, de la cité Annasr, soutient: «Chez moi aussi, on vit le même calvaire depuis une semaine. » La situation est la même dans d'autres communes importantes de la wilaya. Les daïras de Ouled Si Slimane et de Merouana n'ont pas d'eau depuis les dernières intempéries, et depuis plus longtemps encore concernant les daïras de Thniet El Abed et Barika. Le directeur de l'unité de l'Algérienne des eaux (ADE), Dali Boussaid, estime que pour la ville de Batna, le problème ne se pose pas. «Moi, j'habite un de ces quartiers et je n'ai pas ce problème!» s'est -il étonné. Et d'ajouter: «Pour Merouana et Ouled Si Slimane, on a envoyé nos équipes pour vérifier, la cause du problème est la conduite d'eau potable qui a été emportée par les dernières pluies; on a d'ailleurs déjà commencé les travaux de réparation ce dimanche. » Pour les deux autres communes, le problème semble plus sérieux. A ce sujet, notre interlocuteur explique: «A Thniet El Abed, les citoyens se sont plaints de la qualité de l'eau, on a alors envoyé une équipe pour procéder à des prélèvements dans le forage qui alimente la commune et on a constaté la présence de germes, nous avons alors décidé d'une coupure d'alimentation à partir de ce forage.» Concernant l'origine de cette contamination, il fera savoir que «le forage a été réalisé dans un oued qui contenait de l'eau insalubre, qui s'est infiltrée dans la nappe et a fini par polluer l'eau potable». La fermeture de ce forage risque de durer si les prélèvements effectués par l'ADE démontrent que l'eau est impropre à la consommation. En attendant, les habitants de Thniet El Abed sont alimentés par citerne, une autre corvée qui s'annonce avec l'approche de l'été. A Barika, c'est encore pire, selon le même responsable. « Il y a un rabattement de la nappe phréatique dans cette région, on ne peut avoir que 4 l/s, et c'est très peu. De plus, il y a infiltration des eaux usées dans le réseau d'eau potable; Barika pose un sérieux problème pour l'ADE », précise-t-il. Et ce n'est pas la seule région à souffrir du problème d'eau. La situation est encore aggravée du fait que les zones rurales sont éparses et les habitations individuelles trop éloignées l'une de l'autre. Beaucoup de ruraux ont soulevé ce problème, mais pour le directeur de l'unité de l'ADE, cela incombe également aux services communaux. «La gestion de l'eau dans ces zones est très difficile, et les citoyens doivent savoir que ce n'est pas à nous d'installer un réseau de distribution, c'est à la commune de le faire ; nous on lâche l'eau et on suit l'alimentation, s'il y a un problème à ce niveau, on intervient», relève-t-il. «Les infiltrations d'eau constatées ça et là ne relèvent pas de notre responsabilité, c'est celle des entrepreneurs qui réalisent les réseaux et installent les conduites. Est-ce qu'ils sont qualifiés pour le faire ? Je me pose la question », a-t-il conclu.