Les habitants de la ville et de nombreux villages de la commune de Chabet El Ameur, à l'extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès, vivent une indescriptible crise d'eau potable. Le chef-lieu de la commune, Aït Ali (Ighil Oudhar), Aït Essaïd, Imakhoukhen, Aït Brahim ainsi que le groupement Nord, dans la périphérie de la ville, sont confrontés, « depuis le début de l'été », à la rareté de ce liquide vital, expliquent des représentants des comités de villages et de quartiers de la commune. « Dans les villages et les quartiers touchés par le réseau d'alimentation en eau potable on vit les affres des coupures prolongées qui vont parfois jusqu'à deux semaines. Là où le réseau n'existe pas, c'est la galère, puisque les citoyens sont obligés de s'approvisionner en eau dans les sources ou fontaines. Certains habitants de la commune se retrouvent contraints de s'approvisionner en citernes qu'ils payent à 1200 DA », nous dit un habitant de la région. Pour en savoir plus sur cette situation, nous nous sommes rapprochés des responsables de l'APC de Chabet. Le deuxième vice-président de l'APC, M. Mokrani, nous a déclaré qu'il existe réellement un « énorme problème d'eau dans (sa) commune ». « Nous avons maintes fois soulevé et exposé le problème aux responsables concernés, mais jusque-là nous n'avons constaté aucune avancée notable. Sous la pression des habitants, nous avons convenu d'une réunion avec des représentants de l'ADE, qui devait être élargie aux comités de villages, mais celle-ci n'a pu avoir lieu à cause d'un empêchement signalé par l'Algérienne des eaux. Tous les quartiers et villages où le problème se pose sont alimentés à partir d'un seul forage avec un débit très en deçà des besoins de la population. Les services de l'hydraulique nous ont promis de passer de 15 à 30 l/s, mais cela ne suffirait pas », dit notre interlocuteur. A Chabet, il se pose aussi le problème de la gestion de l'eau potable. « Tant que les compteurs ne sont pas installés, l'ADE ne gérera pas ce chapitre. Mais nous réclamons depuis très longtemps l'installation de ces compteurs sans que nos doléances ne soient entendues. La population est favorable à toute initiative à même d'améliorer son quotidien », ajoute M. Mokrani, qui rappelle que « deux forages pour 40 000 habitants, c'est très insuffisant. La population exerce sur nous une pression terrible et la situation risque de dégénérer », conclut-il.