«Par cette marche, nous voulons trancher sur la question de représentativité de notre coordination à travers tout le territoire national afin d'amener le ministère à la table du vrai dialogue», a déclaré l'un des porte-parole de la CNAE. «Néanmoins, nous ne sommes pas fatalistes. Nous pouvons revenir sur cette action, si les responsables du secteur cessent de fuir le vrai débat et montrent une volonté réelle de prendre en charge la plateforme nationale de revendications», soutient un autre membre de la CNAE. Et d'ajouter : «Le ministère doit nous reconnaître en tant que partie prenante à part entière dans le dialogue pour trouver une sortie de crise de l'université algérienne. Nous sommes la seule structure estudiantine élue démocratiquement par les étudiants.» La CNAE dénonce «le fait que la conférence nationale s'est tenue avec les faux représentants des étudiants» et réclame la tenue d'assises générales nationales, assurant la participation de toute la famille universitaire dans un débat profond et transparent. «Au cours de cette semaine, nous allons tenir une autre réunion de concertation entre toutes les commissions de travail de la CNAE pour évaluer les retombées de la conférence nationale et décider de l'avenir de la protestation estudiantine et l'organisation de marches», ont affirmé nos sources. «Nous sommes une structure horizontale gérée directement par la base estudiantine. C'est pour cela que toutes les décisions doivent être approuvées par les étudiants eux-mêmes», a-t-on précisé. Qui fait de la politique ? Sur la question des préparatifs pour la marche, les porte-parole de la CNAE nous répondent : «Au-delà de cette marche, nous entretenons depuis plus d'un mois une campagne de communication et de sensibilisation en direction de nos camarades afin qu'ils nous rejoignent dans notre démarche de maintien de pression sur la tutelle. C'est la meilleure façon pour avoir gain de cause.» Pour ceci, la CNAE est remarquablement active sur internet. Ses militants sont omniprésents dans les campus et les cités universitaires, même durant la période des vacances. «Nous voulons atteindre le seuil maximal de nombre d'étudiants affiliés à notre organisation. Nous voulons avoir des représentants dans toutes les structures universitaires du pays», ont-ils indiqué. Ces étudiants réclament, en outre, dans leur plateforme commune, la dissolution de tous les syndicats estudiantins en exercice. «Ces organisations ne représentent qu'elles-mêmes. Par contre, la CNAE est élue démocratiquement. Nous avons organisé des assemblées générales électives préliminaires dans toutes les facultés et les résidences universitaires avant d'élire notre bureau national», affirment-ils. «Les organisations satellitaires ne travaillent pas pour nos intérêts. Elles sont gérées par des extra universitaires. Aussi, la plupart d'entre-elles soutiennent des positions politiques des partis qui les parrainent. Alors qui fait de la politique au sein des campus ?» se demande un étudiant, répondant aux allégations des rectorats et de quelques organisations estudiantines qui accusent la CNAE d'être manipulée par des politiques. «Cela ne veut pas dire aussi que les étudiants sont complètement isolés de la réalité du mécontentement national. Quand on parle de la revalorisation de la bourse, cela implique le SNMG. Quant à réclamer des postes de travail décents pour les diplômés, nous sommes là dans une dimension sociale qui est le chômage», a-t-il assuré.Samir Ghezlaoui