Les chiffres sur la pauvreté et la criminalité, la hausse criante des inégalités, et les émeutes qui secouent notre pays sont autant de signes manifestes d'un échec du modèle de développement de notre pays (si modèle il y a). Au fur et à mesure que le prix du pétrole atteignait des niveaux historiques, au fur et à mesure que des dizaines de milliards de dollars étaient injectés dans l'économie, sans aucune stratégie économique apparente, la population se voyait de plus en plus paupérisé. En parallèle l'Algérie est 111e mondiale (sur 180) en termes de corruption, 133e en termes de liberté de la presse, et son indice de démocratie (qui mesure entre autre la qualité de la gouvernance) s'élevait en 2010 à 3,44 sur 10 (rang 125 sur 167 pays notés), ce qui la classe dans le peloton de tête des régimes autoritaires. La mise en parallèle des performances économiques avec la qualité de la gouvernance n'est évidemment pas fortuite. En effet, l'explication des mauvaises performances économiques de l'Algérie réside avant tout dans les fondements de son organisation sociopolitique (son ordre social plus précisément). Sans remettre en cause sa sincérité, le ministre de l'Intérieur se trompe lourdement lorsque qu'il déclare, au sujet de l'ouverture du champ politique, «l'Etat prend des mesures en commençant par les questions prioritaires pour le citoyen d'ordre économique et social (…). Les préoccupations politiques suivront et c'est le gouvernement qui décidera du moment opportun». C'est précisément le contraire. Sans réformes politiques d'ampleur, l'Algérie demeurera dans l'incapacité chronique de se développer, de créer les centaines de milliers d'emplois dont l'économie aura besoin pour répondre aux défis sociaux qui menacent l'équilibre de notre société. Au cours de la dernière décennie, il y a eu la conjonction de deux facteurs positifs pour le développement, le retour de la paix civile et l'abondance de ressources financières (plus de 300 milliards de dollars ont été injectés dans l'économie). Pourtant, les performances économiques de l'Algérie sont restées très faibles. Comment comprendre alors ce paradoxe apparent ? La logique de ce qui a été fait en Algérie en termes de politique économique est très difficile à comprendre si on l'aborde en termes de création de richesse. Dans un pays qui souffre d'une dépendance extrême aux hydrocarbures, qui importe plus de 75% de ses biens de consommation (et qui ne produit aucun bien d'investissement qui plus est), la dernière chose à faire était de tout miser sur une politique de grands travaux, surtout dans les conditions dans lesquelles ils ont été réalisés. Pour faire simple, l'Algérie a mené ses projets de construction en important absolument tout, les matériaux, la technologie et même, chose aberrante, la main d'œuvre. Il n'y donc pas de paradoxe quant au fait que les grands travaux n'aient eu qu'un très faible impact sur l'emploi dans l'économie nationale. On peut finalement qualifier ces « plans de dépense » de plans de relance, mais de relance des économies étrangères, certainement pas de l'économie algérienne. La relance par les grands travaux ne prend tout son sens que dans la mesure où ce sont majoritairement les entreprises nationales qui peuvent les réaliser, créer ainsi de l'emploi, et permettre aux grands travaux d'avoir l'effet d'entraînement attendu sur le reste de l'économie (et qui est l'une de leurs principales raisons d'être). Tout l'intérêt des grands projets publics est de permettre d'utiliser la commande publique pour doper le secteur privé, lui offrir les conditions d'un développement rapide. Ils doivent impérativement s'accompagner de mesures structurelles significatives pour aider les entreprises à se moderniser, à acquérir de la technologie, à former leur main d'œuvre, etc. Rien de tel n'a été réellement entrepris en Algérie. Ainsi, le constat amer est qu'au lieu de nous permettre de développer une capacité de production, l'abondance de réserves de change n'a fait qu'accentuer notre dépendance aux hydrocarbures, notre comportement d'éternels rentiers. Les dernières mesures adoptées tout récemment par le gouvernement, destinées à contenir la révolte sociale, ne font qu'aller encore plus dans ce sens et auront à coup sûr des conséquences dramatiques sur l'économie, mais également sur la cohésion sociale. Mauvais choix pour la collectivité, bon choix pour les gouvernants Ainsi, il est aisé de comprendre où sont passés les dizaines de milliards de dollars consacrés au plan de relance et aux importations de biens de consommation: une bonne partie dans les profits des sociétés étrangères, à qui ont été confiés les projets, une autre dans la hausse des importations, à la fois de matériaux et de biens d'investissements mais également de biens de consommation (via la redistribution de la rente etc.), une autre partie dans l'inflation, une autre dans la corruption en tout genre, et enfin une faible partie dans l'économie nationale. La hausse des prix est une conséquence inévitable de la faiblesse du tissu industriel algérien, éternel parent pauvre de la politique économique dans notre pays. Non seulement peu de mesures ambitieuses de développement des entreprises ont été mises en œuvre, mais tout semble indiquer que les importations aient été favorisées. Comme l'illustrent la politique des grands travaux, la politique économique de l'Algérie semble être un mélange de mauvais choix, et surtout de décisions qui ont, de manière évidente, un objectif éloigné de l'amélioration du bien être collectif. Ce sont en effet des mauvais choix « pour la collectivité », mais des « bons choix » pour les gouvernants, mus par des intérêts privés ou de caste. L'Algérie est passée maître dans l'art des décisions hâtives (comme les dernières mesures adoptées), sans une analyse approfondie du contexte, et nous allons pâtir encore très longtemps de tous ces choix collectivement irrationnels. Inutile de réaliser un inventaire exhaustif, le bref examen de quelques mesures phares du gouvernement ces 10 dernières années permet d'étayer notre argumentaire sur l'imbrication étroite entre l'organisation du pouvoir politique et les choix économiques. Plus précisément, le seul obstacle à notre développement économique est notre organisation socio – politique. La loi des 49-51% est une mauvaise réponse à un vrai problème (celui de l'investissement purement spéculatif). L'Etat dispose pourtant de l'arsenal fiscal et d'un cadre législatif pour mettre en place une véritable politique des IDE (Investissements Directs Etrangers), mais il ne le fait pas. Il n'y a aucun pays au monde qui soit allé aussi loin le taux de participation de nationaux dans les IDE. En soit, une telle politique peut être un choix judicieux, mais uniquement dans le cas où cela répond à l'ambition de développer une compétence nationale, d'accroître sa capacité d'innovation et d'absorption technologique. Mais cela doit être fait avec parcimonie, dans des secteurs stratégiques pour le pays. C'est la démarche choisie par la Chine par exemple quand elle impose des partenariats à certaines entreprises étrangères qui souhaitent pénétrer le marché chinois. Dans le même esprit, les mesures adoptées pour freiner les importations ne sont pas réfléchies. Il aurait sans doute été plus judicieux d'utiliser la politique monétaire et la fiscalité pour réduire les importations sans pénaliser les entreprises, ni provoquer de hausse importante des prix des produits de base, et orienter par la même occasion la consommation vers les biens nationaux. Prenons maintenant le dispositif de soutien à la création d'entreprises pour les jeunes chômeurs, qui vient d'être renforcé à coups de milliards. Distribuer de l'argent à des chômeurs sans qualification pour qu'ils créent leur entreprise, dans un pays comme l'Algérie, qui dispose d'un environnement des affaires plutôt hostile, d'un manque d'infrastructures, d'une administration bureaucratique et inefficience, d'un secteur informel gigantesque, et d'un système bancaire archaïque, c'est un peu, pour reprendre Keynes, comme les payer pour creuser des trous pour les reboucher juste après. Il y a bien sûr des chômeurs qui ont réussi à créer leur emploi grâce à ce dispositif, mais quel pourcentage cela représente-t-il ? C'est en réalité un nième canal de redistribution de la rente. Redistribution de la rente Concernant la politique d'éducation, divers rapports ont montré l'effort que nous avons déployé pour faire régresser notre système éducatif. Le pourcentage de réussite au bac a largement progressé, mais plus pour des raisons sociales (éviter d'avoir trop de chômeurs dans les rues), que du fait d'une amélioration structurelle de l'enseignement primaire et secondaire. Nous sommes nous demandés si nous avions besoin d'envoyer plus de 60% des lycéens à l'université, compte tenu du coût que cela représente, des capacités d'accueil limitées de l'université, du manque d'enseignants qualifiés, et des besoins de notre économie, présents et futurs ? Le résultat est une université qui forme mal et ne répond pas du tout aux besoins du tissu économique, privé et public. Enfin, je terminerai par la politique de logement parce qu'elle illustre parfaitement la logique de l'ordre social algérien, qui est le véritable facteur bloquant de notre développement : celle qui consiste à cantonner le secteur privé à son minimum et redistribuer la rente pour maintenir les algériens dans un état de dépendance totale, attendant les largesses de l'Etat providence. Avec l'argent du pétrole, on construit des logements qu'on distribue gratuitement, rendant le peuple reconnaissant envers l'Etat de lui avoir fourni un toit. C'est bien évidemment encore un non sens économique et social, mais cela procure l'avantage de contribuer à maintenir ce cordon ombilical entre le peuple et l'Etat qui n'a aucun intérêt à son émancipation. C'est exactement dans ce sens qu'il faut lire la politique économique : redistribuer la rente, en limitant les initiatives privées, pour maintenir la société dans un état de dépendance profond envers l'Etat. C'est par le prisme de l'organisation socio- politique qu'il faut examiner l'incapacité chronique de l'Algérie à se développer. A l'heure d'une reprise économique mondiale, certes encore timide, tous les pays se demandent comment relancer la croissance, libérer les forces créatrices de leur société. Dans les pages économiques du monde du 10 mars, on pouvait lire un article rapportant les interrogations de l'Europe sur les mesures à prendre pour relancer ses capacités productives. A l'opposé, la presse algérienne de ces derniers jours relatait la redistribution, sans compter, de la rente, à laquelle se livre un Etat dénué de toute imagination, et bloqué dans une vision archaïque et rentière de l'organisation sociale. Ce qui pose ainsi problème aujourd'hui c'est la logique de même de notre ordre social, qualifié de « fermé » par ce qu'il repose sur une limitation des libertés. Il est fondamentalement anti-développement. Ainsi le problème de l'Algérie ne réside pas tant dans les mauvaises mesures économiques mises en œuvre que dans l'organisation politique et sociale qui conduit à ces mauvais choix pour notre société. Nous irons plus loin dans la deuxième partie de cet article. Se soustraire à la logique anti-développement de l'ordre social Un ordre social englobe le système politique, la structure économique, la culture, le système éducatif, la religion et l'organisation militaire d'un pays. Il est la structure qui supporte tous ces systèmes et gouverne leurs fonctionnements respectifs et la manière dont ils interagissent. L'ordre social fermé, qui est celui qui prévaut en Algérie (mais également dans tous les pays arabes et la grande majorité des pays en développement), repose fondamentalement sur la restriction des libertés politiques et économiques, l'une n'allant pas sans l'autre. Par opposition, l'ordre social ouvert, qui est celui de toutes les sociétés développées, est basé sur la libre concurrence politique et économique, l'une étant la conséquence de l'autre également. De manière générale, dans un ordre social fermé, une « élite » gouvernante «privatise» l'Etat pour restreindre un certain nombre de libertés (liberté d'association, de créer différents types d'organisations, comme des partis, des entreprises etc.) afin de s'assurer des rentes. Les bases de l'Etat de nature que nous décrivons peuvent se résumer ainsi : l'Etat utilise son pouvoir pour limiter l'accès économique, cette limitation engendre des rentes qui sont nécessaires à la création d'incitations pour supporter la coalition qui détient le pouvoir réel. Le pouvoir politique est alors indissociable du pouvoir économique, ils se sous-tendent tous deux. La logique de restriction des libertés est une entrave majeure au développement économique et social La restriction des libertés est fondamentalement anti-développement car le développement économique, comme le montre l'histoire du développement des sociétés modernes, repose précisément sur une extension des libertés. Il faudrait tout un ouvrage pour expliquer en quoi la restriction des libertés constitue un frein majeur au développement économique. Mais c'est une réalité mise en évidence par de très nombreuses études. Nous pouvons toucher du doigt cette réalité en considérant le problème de la pauvreté. Etre pauvre ne peut se réduire au simple fait de disposer d'un revenu bas, car cette situation résulte d'une privation encore plus fondamentale, celle des capacités. Un revenu bas provient du fait que l'on ne dispose pas des capacités suffisantes pour atteindre le confort de vie que l'on désir et la vie que l'on souhaite. Ces capacités(1) décrivent les libertés réelles pour un individu de poursuivre ses objectifs, elles déterminent les moyens (éducation, santé, etc.) que l'on peut acquérir mais également la liberté de transformer ces moyens en réalisation de nos objectifs. La liberté, au sens large, n'est pas un luxe réservé aux pays riches, mais un facteur crucial du développement économique qui repose notamment sur deux piliers dont les fondations sont précisément les libertés économiques et politiques, la confiance sociale et l'innovation. Les capacités d'innovation d'une société préfigurent de ses capacités de développement parce qu'elles déterminent ses aptitudes à créer et absorber le savoir (qu'il soit technologique, social etc.). Faut-il ainsi rappeler qu'une société qui ne peut pas innover est une société fragile et vulnérable, soumise aux aléas d'un monde qui engendre sans cesse des défis de plus en plus difficile à relever ? L'autre ingrédient majeur, et qui est intimement lié au premier, est le capital social. Le capital social englobe la capacité des différents individus composant une société à travailler ensemble, à mettre en commun leurs efforts pour un objectif commun dans différents types d'organisations, formelles ou informelles (réseaux, associations, entreprises etc.). Cette capacité d'association ou de «socialisation» est fondamentale dans tous les aspects de la vie en communauté, notamment pour les activités de production économique. Le capital social se nourrit de la confiance sociale, car la confiance est une donnée fondamentale de toute activité collective, et dans le domaine économique elle est d'une importance cruciale. Pour pouvoir créer de la richesse, les individus ont besoin d'apprendre à travailler ensemble, ils ont besoin de développer un système de croyances communes sur lesquelles ils pourront se coordonner. Sans cela, il paraît notamment difficile de pouvoir développer des formes organisationnelles efficaces, à même d'évoluer pour répondre à un monde qui change constamment et qui nécessite ainsi une adaptation perpétuelle. La confiance sociale suppose de croire en un intérêt supérieur, et c'est cette croyance qui permet aux individus de situer leurs actions dans un espace plus large que celui de leur simple bien être, de leurs intérêts privés, et de coopérer ensemble dans tous les domaines. Ceci est impossible à réaliser sans liberté, et notamment politiques. Dans la mesure où les lois, les règles qui régissent l'organisation sociale ont une influence directe sur l'espace des capacités auxquelles peuvent accéder les individus, il apparaît légitime et nécessaire qu'ils aient la possibilité de participer aux activités sociales et publiques et qu'ils puissent être des acteurs de la « cité ». Cette libre participation à la vie publique est en outre fondamentale pour la construction de valeurs communes. Sans une liberté de parole et de discussion, il est difficile de pouvoir construire collectivement les valeurs qui seront communément admises par tous et qui serviront de socle aux différents échanges en société, qu'ils soient purement « humains » ou économiques. De la nécessité de commencer par des réformes politiques et non par injecter des dollars Cette discussion sur le rôle instrumental des libertés dans le processus de développement économique et social d'une société nous permet d'analyser l'impact des dernières mesures prises par le gouvernement. L'Etat a déjà dépensé des dizaines de milliards de dollars sans impact social réel, et il semble enfermé dans une logique de pure distribution de poisson. Il oublie ainsi un élément fondamental, le peuple n'a pris part dans le processus de décision des mesures adoptées. La conséquence est que, alors qu'il avait des revendications de libertés politiques et économiques, les mesures adoptées récemment par le gouvernement s'avèrent aux antipodes de ses aspirations. Ces mesures sont donc légitimement perçues comme la traduction d'une volonté d'apaiser les tensions sociales afin de préserver le statut quo politique. Elles confortent la population dans sa perception d'un Etat qui poursuit des intérêts autres que ceux de la collectivité, et qui ne semble pas décidé à mettre en place les vraies réformes. La mesure de distribution de milliards via l'Ansej est exactement vue comme l'achat d'une paix sociale à court terme, une redistribution de la rente. Les jeunes chômeurs à qui sont destinés ces fonds partagent la croyance que la rente pétrolière est mal utilisée et surtout redistribuée via des réseaux de clientèles en tout genre. Ils sont parfaitement conscients des dysfonctionnements de l'Etat et de l'économie et du fait que ces mesures ne changeront en rien la logique de l'organisation politique et sociale dont ils demandent la réforme. En conséquence, ils vont se contenter de « prendre l'argent » qu'on leur donne, pour le consommer, avec l'idée qu'ils récupèrent ainsi une partie de la rente qui aurait profité à d'autres autrement. L'effet sur la création d'entreprises sera donc quasi nul, c'est une certitude. Les libertés politiques que revendique la population sont la condition sine qua none pour mettre en place des réformes économiques structurelles qui pourraient créer un vrai dynamisme économique et susciter la coopération du plus grand nombre. Pour faire simple, dans un régime politique non-démocratique, où les gouvernants ne répondent pas devant le peuple de leurs décisions et de leurs actes, les mesures économiques sont bien trop souvent mises en œuvre pour satisfaire des intérêts privés que pour améliorer le bien être collectif. En conséquence, quant bien même les réformes auraient, en partie, un objectif d'amélioration de la situation collective, la population n'y croira et ne mettra pas en œuvre les actions appropriées et ni les efforts nécessaires à leur succès. Les réformes politiques dont l'Algérie a cruellement besoin aujourd'hui doivent ainsi répondre à deux objectifs majeurs : « démocratiser » les institutions et rendre les gouvernants responsables de leurs actes devant le peuple et permettre à celui-ci de participer au processus de décision devant conduire aux réformes. Ce n'est qu'à ces deux conditions que notre pays peut espérer sortir de la trappe de non-coopération et de sous-développement dans laquelle il est piégé. Il faut donc être définitivement convaincu que quelle que soit la qualité «théorique» des réformes économiques que l'on pourrait mettre en œuvre, et quelle que soit la quantité de dollars injectés dans l'économie, l'Algérie ne réussira pas à se développer sans une réforme de la nature profonde de son ordre social. Pour finir, je vous laisse méditer sur cette citation de Malek Bennabi : «C'est ainsi qu'on peut observer dans la vie algérienne une foule d'inconséquences, de velléités, de vanités, dont l'origine est dans l'absence du lien logique nécessaire entre une action et son but, entre une politique et ses moyens, entre une culture et son idéal, entre une idée et sa réalisation. On dit que la société musulmane vit selon le précepte coranique. Il serait cependant plus juste de dire qu'elle parle selon le précepte coranique, parce qu'il y a absence d'une logique dans son comportement islamique… On ne pense pas pour agir, mais pour dire des mots qui ne sont que des mots. Mieux, on hait ceux qui pensent efficacement et disent des mots logiques, c'est-à-dire des mots qui deviennent, sur-le-champ, des actions». (1)C'est une idée fondamentale dans l'œuvre de Amartya Sen, prix Nobel d'économie XXX