Le drame débute lorsque le mari, Mourad, devient handicapé physique et mental après avoir été renversé par un camion. Aucune assurance n'est versée, alors qu'il avait déjà un travail précaire. Avec six enfants à charge et en bas âge, Mme Benchalal, sans emploi ni ressources financières, éprouve toute la peine du monde à nourrir sa petite famille. « Des gens me donnent des choses, mais c'est pas tous les jours que je reçois des aides » témoigne-t-elle dignement. Sa responsabilité est double : prendre en charge sur le plan médico-social son mari handicapé et s'occuper de six enfants dont les besoins sont grandissants chaque jour. « Je trouve du courage quand je regarde mon mari qui n'a plus que moi maintenant », poursuit-elle. Refusant d'ailleurs de quémander dans la rue, elle pense que les Algériens ont toujours bon cœur pour aider les plus démunis. Dans le quartier populaire de Gué de Constantine, Mme Benchalal est en alerte permanente pour se débrouiller les repas du jour. A l'approche du mois de Ramadhan, ses appréhensions s'aggravent, mais en même temps elle place un grand espoir en les âmes charitables qui voudraient lui apporter assistance. La situation précaire de cette dame n'est pas un cas isolé. Des milliers de familles vivent le calvaire pour trouver de quoi manger, au moment où d'autres gens se permettent de jeter des plats bien garnis dans les décharges publiques.