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La Rançon du Ramadhan
Publié dans El Watan le 22 - 08 - 2009

Pas de viande sauf congelée, des zlabias pour les enfants seulement, et de la tomate concentrée plutôt que fraîche : de nombreux Algériens, ne dépenseront pas plus de 1500 DA par semaine pendant le Ramadhan. « Economiser toute l'année pour Ramadhan ? Vous voulez rire ! C'est toute la paie de juillet qui y passe ! » Farid est fonctionnaire. Il touche 26 000 DA et entre les allées du marché Clausel, à Alger, il fait comme tout le monde. Il compte. « Je vais acheter de la viande congelée, calcule-t-il en regardant les étals. Parce que le kilo de bœuf coûte 460 DA contre 900 DA frais. » Combien les ménages algériens dépensent-ils pendant le mois sacré ? Difficile de le savoir, car, contrairement au Maroc et à la Tunisie, aucun institut n'a lancé une étude sérieuse sur ce sujet. Zohra, la cinquantaine, confie :
« Il y a quinze ans, on économisait. Mais aujourd'hui, c'est impossible. Mon mari est décédé et à la maison, nous sommes cinq avec un seul salaire. La tomate, je l'achète seulement concentrée, fraîche, elle est trop chère. Pour les sucreries, je fais des gâteaux avec du pain dur, de la farine, des œufs et de l'extrait de vanille, un peu comme du pain perdu. Parfois, j'achète un demi-kilo de zlabia pour les enfants. Bref, si je dépense 1500 DA par semaine, c'est déjà un luxe. » Nabila, enseignante à Bouira, confie : « Il n'est pas facile de prévoir d'énormes dépenses comme on le faisait encore récemment. Dieu merci, nous sommes une petite famille, ce qui nous permet de gérer notre budget au compte-gouttes. Je fais des achats chaque semaine et en petite quantité, sauf pour les produits courants, comme l'huile, le lait, et le sucre, que j'achète en quantité suffisante chez les grossistes. » A Bouira, les consommateurs disent préférer les vendeurs en gros pour s'approvisionner en huile, sucre, café, pâtes alimentaires. Hamid, un fonctionnaire qui perçoit à peine 20 000 DA/mois, confie : « J'ai recours aux grossistes dans l'espoir de bénéficier de la réduction du prix que le détaillant ne m'accordera pas. » Ceux qui n'ont pas le choix jonglent avec les dinars. « J'équilibre, explique Samia, qui fait ses courses avec sa fille et dépense en moyenne 1000 DA par jour. S'il y a de la viande dans les plats, je n'en mets pas dans les boureks. Quand un légume est trop cher, je change ma recette. Quant aux plaisirs sucrés, on en mange une fois tous les quinze jours. » Le luxe de pouvoir acheter sans trop regarder à la dépense, Karima peut se le permettre. « Nous avons deux bons salaires à la maison. Tous les jours, nous mangeons de la chorba, des boureks et je prépare les plats qui suivent. Avec de la viande fraîche. Je ne rôde pas autour du congelé. » Rachid n'a pas cette chance. « Chez moi, il y a trois enfants. On n'achète pas de viande, sauf le cou de la dinde qui coûte 100 DA pièce. Sinon, pas de viande, sauf un peu dans la chorba et dans les boureks. Au total, le budget quotidien s'élève à 1000 DA. Mais chez nous, on a choisi de manger du kelbelouz tous les jours ! » Il y a des ménages qui ont d'énormes difficultés à acheter des fruits et des légumes frais. D'après une étude du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement, les fruits et les légumes ne représenteraient toute l'année que 6,44% et 5,10% des dépenses. Samir, agent de sécurité, ne pense même pas à acheter de la viande. Il aimerait déjà s'offrir des tomates et du raisin. « Je suis le seul de la maison à travailler et pour pouvoir acheter des fruits et des légumes, je me sers de l'argent que je gagne en faisant du business avec des téléphones portables… »
Lyazid Khaber, Mélanie Matarese


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