Les habitants de la commune de Guerrouaou ne cessent de souffrir le martyre à cause de l'absence de moyens de transport reliant leur localité au chef-lieu de la wilaya de Blida. En effet, ces habitants doivent aller à Ouled Yaïch pour pouvoir rejoindre la ville des Roses via d'autres bus. Cela constitue des pertes de temps et d'argent pour eux, tandis que leurs revendications attendent toujours d'être prises en charge par les autorités locales. Même les bus assurant ces navettes appartiennent tous au privé et sont généralement dans un état lamentable. « Une fois à l'arrêt de Ouled Yaïch, on doit parcourir une centaine de mètres, au milieu de la boue en hiver et de la poussière en été pour trouver un autre bus qui nous mène vers Blida », déplore un fonctionnaire habitant de Guerrouaou travaillant à Blida. Située à moins de 10 km de la ville des Roses, la commune en question est considérée officiellement comme une zone semi-urbaine, abritant environ 17 000 habitants. Paradoxalement, durant les années 1980, les moyens de transport public (entreprise communale) assuraient des navettes régulières entre Blida et la localité de Guerrouaou, alors que le nombre des habitants de cette dernière était moins important. « Nous avons adressé plusieurs requêtes au directeur du transport de la wilaya de Blida afin que notre commune bénéficie de navettes vers la ville des Roses, en mettant à notre disposition des bus appartenant à l'entreprise de transport urbain de Blida. A ce jour, nous n'avons eu droit à aucune réponse convaincante », nous dira un élu de l'APC de Guerrouaou. Par ailleurs, les familles habitant la cité Aïd Ali de la même commune demeurent privées des commodités les plus élémentaires pour une vie décente. Dans ce sens, la soixantaine de foyers vivant au sein de cette cité ne sont pas raccordés au réseau électrique ni à celui du gaz naturel. Construite il y a de cela une décennie, cette cité n'a bénéficié ces dernières années que de l'éclairage public, de l'alimentation en eau potable et d'un réseau pour l'assainissement des eaux usées. La raison de ces retards est dûe, d'après notre interlocuteur, au fait que cette cité est érigée de manière illégale et sans permis de construire. « Ses habitants avaient fui le terrorisme de leurs régions d'origine pour s'y installer. Elle était considérée comme un bidonville et c'est pour cette raison qu'elle n'a pas bénéficié de commodités. Nous avions décidé alors de prendre en charge le cas de cette cité. L'électrification des foyers est programmée pour bientôt puisque ce projet est déjà inscrit au niveau de la direction des mines et de l'énergie. Il nous reste le gaz et cette commodité sera présente dans les foyers juste après l'opération de bitumage », ajoutera le même élu. Malheureusement, le cachet de cette cité ne pourra pas changer puisque les habitations ont été construites dans l'anarchie la plus totale. Ni rurale ni citadine, elle offre une image « désolante » à ses visiteurs. Les ordures ménagères y sont omniprésentes. Les habitants accusent l'APC de Guerrouaou de ne pas assurer le ramassage de ces ordures au quotidien. « C'est faux, la saleté est causée par l'incivisme et non par notre indifférence », insistera notre interlocuteur. Les mêmes habitants évoquent aussi l'absence de cimetières « grand public ». « La plupart des cimetières appartiennent à des familles depuis plusieurs générations. On est souvent obligés de chercher ailleurs pour pouvoir enterrer nos morts », affirment des habitants de la cité Aïd Ali.