Un gros bloc se serait détaché d'un balcon du cinquième étage de l'immeuble n°86 de la rue Belouizdad, tôt le matin. Cet accident a cabossé le toit d'une voiture d'un particulier. Les résidants réclament la réhabilitation de l'immeuble ou carrément sa démolition. «L'immeuble a été touché de plein fouet après le séisme, un bâtiment voisin a même été démoli. Le bon sens voudrait que le nôtre soit aussi démoli et ses occupants relogés», relève un résidant de Belcourt, qui s'étonne de l'indifférence des autorités qui ne préservent pas la vie des occupants ni celle des piétons, nombreux sur cette rue devenue marchande. Le cas, presque anodin, de cet immeuble bien visible de la rue Belouizdad, renseigne sur l'état du bâti dans cette commune d'Alger. Le P/APC de Belouizdad, M. Aggoun, assure que les blocs qui se détachent des façades sont légion. «Les balcons et les terrasses qui s'affaissent sont fréquents, constate M. Aggoun. Je considère notre commune comme la plus touchée par le problème de la vétusté du bâti. 80% des habitations sont vétustes et nécessitent une prise en charge. Les immeubles les plus touchés se trouvent principalement sur les hauteurs de la partie plus à l'ouest de la ville de l'ex-Belcourt.» Les immeubles des rues Abdelkader Chaâl et Cheikh El Kamel à Laâqiba et Cervantès sont dans un état de délabrement avancé. Plusieurs dizaines d'occupants de ces quartiers ont été relogés depuis le fameux éboulement de 1981. «Au lendemain du séisme, des immeubles ont été aussi été démolis et leurs occupants relogés. Mais il en reste malheureusement toujours», relève Kader, ancien résidant de ce quartier populaire. Les travaux de réhabilitation, menés au lendemain du séisme de 2003, ont-ils réussi à consolider les immeubles de Belcourt ? Le P/APC, sceptique, affirme que les travaux ont été tout simplement bâclés. «Les travaux entrepris dans la précipitation n'ont pas toujours été bons malheureusement», regrette M. Aggoun. Le recensement mené par les services techniques de l'APC fait état de 120 bâtiments devant être démolis vu leur état de dégradation avancé. «Les occupants de 88 immeubles de la commune ont été recensés, leurs dossiers se trouvent au niveau de la wilaya déléguée. Les opérations de relogement interviendront en temps opportun», affirme l'élu. Certaines bâtisses ont été démolies avant janvier 2011. «3 bâtisses sur les 88 recensées ont été démolies. Elles se trouvent aux 20 et 25 rue Hocine Noureddine et à la rue Merzak Dib», signale le maire. L'opération de démolition des vieux immeubles sera relancée sous peu. «L'opération, suspendue en raison des derniers événements, sera relancée. La daïra s'occupe des dossiers des familles qui souffrent énormément dans leurs appartements vétustes. 14 familles qui occupaient les 3 immeubles démolis sur la dizaine recensée ont déjà été relogées. Il y en aura assurément d'autres. L'Etat a décidé que toute opération de relogement sera précédée par la démolition des immeubles», assure M. Aggoun.